L’urbanisme, le talon d’Achille…

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Lors de la 2e journée de la troisième session de l’APW de Bouira, les élus se sont penchés sur l’un des secteurs les plus sensibles de la wilaya, à savoir l’aménagement urbain. 

Ce dernier, connaît certes des progrès notables, mais en dépit des efforts consentis par les autorités locales, il reste, et ce de l’avis même du premier magistrat de la wilaya, son talon d’Achille. Ainsi, au cours de la séance de lundi, la directrice de l’urbanisme et la construction (DUC) de Bouira a exposé les différents programmes et projets ayant trait à l’amélioration du cadre de vie, à travers l’ensemble du territoire de Bouira. En effet, on apprendra, par exemple, que pour le plan quinquennal 2005-2009, une enveloppe budgétaire estimée à 5.484.000.000 DA, a été consacrée pour le secteur, avec l’inscription de neuf (09) opérations à travers 37 communes sur les 45 que compte la wilaya. Pour ce qui est du plan quinquennal centralisé 2010-2013, un budget de 2.800.000.000 DA a été dégagé pour prendre en charge le cadre de vie des citoyens dans 20 communes. Selon l’oratrice, ces plans visent à « redonner à nos villes un aspect esthétique agréable à vivre». La réhabilitation des routes et autres réseaux secondaires n’étaient pas en reste, puisque selon Mme la DUC, ce n’est pas moins d’un milliard de dinars qui a été alloué dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009, afin de mettre à niveau les divers réseaux, a-t-elle expliqué avant de détailler, point par point, les travaux entamés dans son secteur depuis 2005.

10 milliards de dinars engloutis depuis 2005

Concernant la daïra de Bouira, elle a bénéficié de 2.417.701.000 de dinars, répartis sur ses trois communes. Le chef-lieu de la wilaya s’est, pour ainsi dire, taillé la part du lion, avec 2.229.029.000 DA. Les communes d’Ain Türk et Ait Laâziz se sont contentées respectivement de 97 millions et de 21 millions de dinars. S’agissant de la daïra de Sour El Ghozlane, elle s’est vue octroyer 995. 454.000 DA, dont plus de 900 millions pour le chef-lieu, le reste est partagé sur les trois communes qui composent la daïra, Ridane avec plus de deux millions, El Maâmoura 17 millions et Dirah avec 69 millions de dinars. Il est à préciser que pour les VRD, une enveloppe dépassant les 180 millions de dinars a été accordée à cette daïra, toujours sur la période 2005-2013. Pour la daïra de Lakhdaria, l’intervenante fera savoir que plus de 830 millions de dinars ont été dégagés, tout au long de ladite période, et répartis entre le chef-lieu de daïra (796 millions), la commune de Maala (18 millions), Guerrouma (8 millions) et Bouderbala (8 millions). La daïra de M’Chedallah n’est pas en reste, puisqu’elle s’est vue attribuer plus de 923 millions de dinars pour l’aménagement et l’amélioration urbaine, avec plus 348 millions de dinars pour la commune du chef-lieu, 235 millions pour Chorfa, 194 millions pour Ath Mansour, 27 millions de dinars pour Saharidj, 47 millions pour Ahnif et, enfin, 68 millions de dinars pour Aghbalou. Dans le même ordre d’idée, la daïra d’Ain Bessam a tiré partie des différents plans d’aménagements depuis 2005, avec plus de 521 millions de dinars distribués de la manière suivante: 497 millions pour la commune d’Ain Bessam, 17 pour Ain Lahdjar et 5 millions pour Ain Laaloui. Bordj Okhris a, pour sa part, récolté 529 millions de dinars d’aides à l’aménagement, dont 311 millions pour le chef-lieu de daïra, 119 pour la commune de Lahdjra Zargua, 54 millions pour El Mesdour et 43 millions de dinars pour Tiguedit. Idem pour les daïra de Kadiria, Bechloul, El Hachimia et Haïzer, lesquelles ont bénéficié de plus de 2 milliards de dinars depuis 2005. Au total, c’est plus de dix (10) milliards de dinars qui ont été consacrés à l’aménagement urbain.  Cependant, des carences subsistent toujours et freinent le développement de la wilaya. C’est du moins ce qu’a conclu le rapport de la commission de l’APW chargée d’évaluer ce secteur. 

L’incompétence des entreprises décriée 

Les rapporteurs, tout au long de leurs visites à travers les divers daïra de la wilaya, ont souligné moult insuffisances et ont établi un constat des moins reluisants sur l’état du secteur. Ainsi, il est indiqué que les différentes directions (SCD, DEM, DRH, ADE..) ne travaillent pas en coordination et qu’il y a un certain « cafouillage » entre elles. Aussi, les membres de cette commission ont relevé « un manque de suivi flagrant » de la part des services chargés de ce volet, et aussi le fait que les études des projets présentent dans la plupart des cas des « incohérences » sur le terrain. Autre point noté par les auteurs de ce rapport, celui mettant en exergue «l’incompétence » des entreprises chargées de la réalisation des projets d’aménagement urbain. Ce qui conduit irrémédiablement, selon eux, à l’infructuosité des travaux. Il faut dire que les élus n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère, en traitant le secteur de «honte » pour la wilaya, en soulignant le fait que « le prétexte du raccordement en eau et en gaz ne tenait plus, puisque des communes, qui en sont déjà alimentées, ne bénéficient toujours pas d’un plan d’aménagement adéquat ».  Sur le plan des recommandations, cette commission a préconisé notamment, «la non- réception des projets, sans l’aval de l’APC, de procéder à des études géotechniques afin de se prémunir contre les affaissements de terrain, de donner la priorité aux quartiers les plus délabrés, de renforcer le réseau d’éclairage public, de choisir des bureaux d’études compétents et des entreprises qualifiées… ».  Dans son intervention, le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, abondera dans le sens des conclusions de la commission de l’APW, en indiquant qu’il y a « un manque de cohésion » entre les différents intervenants du secteur. Aussi, il s’est dit «stupéfait » de voir qu’une entreprise de BTPH se voit confier un travail dédiée à la voirie. « Dorénavant, il ne sera plus permis ce genre de bricolage. La voirie sera affectée à une entreprise spécialisée », a-t-il assuré 

 Ramdane B.

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