Le poète Hend Lmulud Aknaoui honoré

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À l’initiative du collectif des enseignants de l’école primaire Chiaâ Makhlouf du village Ath Hamdoune et avec l’assistance de M. Azerradj Yidir, enseignant de Tamazight, une fête a été organisée au sein du collège Bouriah Lounis, samedi dernier, en guise d’hommage, et de reconnaissance à M. Aknaoui Mouloud, poète et ancien employé de l’établissement, pour ses trente-six années de service.

Cette cérémonie, ouverte en présence du P/APC d’Aghbalou, des anciens instituteurs majoritairement retraités, d’actuels enseignants de l’établissement Chiaâ Makhlouf, des parents d’élèves, du fils du Chahid Bouriah Lounis et de la famille de Dda Lmulud, est aussi un espace de témoignages sur la bravoure, l’exemplarité et la combativité d’un homme au service de l’éducation nationale, mais aussi au service de la culture amazighe, via son œuvre poétique.  À cet effet, des films documentaires ont été projetés, dans une salle archicomble, retraçant l’itinéraire artistique et le quotidien scolaire du poète Hend Lmulud Aknaoui au milieu de l’élite de sa région. Des petits enfants ont chanté l’un des poèmes de Hend Aknaoui ainsi que d’autres récitations interprétées par le poète lui-même, grandement ému tout au long de la cérémonie. Aknaoui Mouloud, communément surnommé Hend Lmulud, est né en 1949 sur les hauteurs du Djurdjura au village Ath Hamdoune dans la localité d’Aghbalou, wilaya de Bouira. Au beau milieu de la guerre d’Algérie, alors qu’il n’avait que neuf ans lorsque la bourgade d’Ath Hamdoune fut bombardée de bout en bout par les avions de l’armée française, il fut grièvement blessé et interné pendant des semaines dans un hôpital à la capitale. Depuis, il n’a bénéficié d’aucun droit ni pension dans ce sens. Dda Lmulud est, également, un poète dont les écrits touchent approximativement à tous les sujets. Il a analysé la société à travers ses vers, comme il a fièrement glorifié les héros de la guerre de libération nationale. Quoique reculé là haut dans les monts du Djurdjura, il nous offre de par ses strophes mesurées et cadencées, de justes visions politiques. Par ailleurs, il a pu bercer des générations de jeunes et de moins jeunes, de tous temps, par ses jolis poèmes d’amour. En effet, malgré un enregistrement effectué avec Mahboubati et Chérif Kheddam, en 1974, en accompagnement de M. Madani Lahcène et de M. Hmimi Lahcène et malgré l’aide du chanteur Djamel Allam, les entraves qu’il a dû affronter, durant sa vie artistique, lui avaient malencontreusement fauché l’herbe sous les pieds, mais il a quand-même tout le temps écrit. La poésie, l’art et la culture coulent dans ses veines. À nos jours, il écrit sans relâche et il expose ses œuvres à la moindre festivité culturelle organisée dans la région. D’ailleurs, il l’a fortement mentionné dans l’un de ses poèmes :

(…) Comme disaient nos aïeuls

 Les défauts attendent la vieillesse

 J’ai la nostalgie de ma jeunesse

 Où tel un aigle je planais le firmament

 (…) Je perpétuerai à espérer et à entonner mes vers

 Je ne me dissimulerai jamais face à l’impunité

 Je me battrai sans relâche contre toutes les injustices (…)

Au sein de la famille éducative, il est riche de toute présentation, ainsi que dans toute la région d’Aghbalou. Trente-six ans de service à l’école Chiaâ Makhlouf d’Ath Hamdoune, il s’occupait pleinement de la cantine scolaire et du bon fonctionnement de l’établissement.  À ce sujet, tous les témoignages se rejoignent. « Il fut un ami, un frère, un père au service de l’école et de la société. Vu sa sagesse ornée de modestie, il est souvent consulté par tous », nous dira M. Salah Saâdi, ancien enseignant de la langue française ayant travaillé pendant plus de vingt ans aux côtés de Dda Lmulud. La réception en l’honneur de Dda Hend Lmulud Aknaoui est clôturée dans la joie. Des friandes et des boissons ont été servies aux nombreux invités.

M. S.

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