Colloque à la mémoire du Chahid Saïd Boubeghla

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Organisé par la Fédération des fils de Chahid (FFC) et l’Organisation nationale des Moudjahidine de Tizi Gheniff, en collaboration avec la direction de la Culture et le Musée régional du Moudjahid de Tizi-Ouzou, le colloque consacré à la mémoire du Chahid, le lieutenant Saïd Boubaghla dit « Saïd N’Ahmadouche », s’est ouvert, au niveau du CEM de Tizi Gheniff qui porte son nom, dans la matinée d’hier mercredi, après un recueillement à la mémoire des Chouhada au musée du Chahid colonel Ali Mellah. L’ouverture du colloque s’est effectuée en présence du chef de la daïra de Tizi Gheniff, des P/APC de Frikat, M’Kira et Tizi Gheniff, de quelques anciens compagnons du Chahid et de nombreuses délégations représentants les fils de Chahid de Boudjima, Makouda, Tigzirt et Irdjen, ainsi que les membres de l’association des invalides de guerre et plusieurs familles de Chouhada. C’est une élève, tête ceinte de rubans aux couleurs nationales, qui a retracé la vie et le parcours du Chahid en ouverture de la rencontre. « Le Chahid Saïd Boubaghla est né le 1er juin 1932, au village Abdallah à Tafoughalt », dira-t-elle avant de retracer le parcours militant du Chahid, de son adhésion au PPA, jusqu’à la date fatidique du 26 juillet 1960, où du côté du village Ait Boumaza (Frikat), il tombera, les armes à la main avec  trois de ses compagnons, à savoir Si Arezki de Béjaïa, Si Abdelaziz de Batna et Si Ahmed Mouh Slimane de Kalous (Frikat). Les larmes aux yeux, le Moudjahid Slimane Salemkour, malgré son âge, se souvient toujours de cette période. Il a vécu presque tout le temps avec le Chahid, lui qui a des relations familiales (la mère du Chahid étant une Salemkour). Il gardera toujours en mémoire cet accrochage survenu à M’Kira. « L’accrochage avait débuté à Tahachat, juste à côté de l’école primaire. Nous étions tombés dans une embuscade de l’armée française, et devant la puissance de feu de l’ennemi, nous avions immédiatement pensé à nous replier vers le haut de la colline, pensant que nous pouvions nous libérer de l’étau pour rejoindre l’autre versant de la montagne. Mais ce n’était qu’une tactique des soldats français, car au moment où nous allions atteindre la crête, les rafales d’une mitrailleuse nous obligeaient à rester collés au sol. En une fraction de seconde, feu Saïd Boubaghla me demanda de dire à un compagnon qui était à côté de moi de lui remettre son fusil Garant, ce que je fis et je le lui ai remis. Saïd visa alors le tireur du FM dont les rafales ne cessaient de nous tomber dessus. Il ne tira qu’une seule balle et le fusil mitrailleur cessa. C’est ainsi que nous avons pu continuer notre chemin en prenant avec nous cette arme redoutable », narra Slimane Salemkour qui réussit à émouvoir l’assistance. Au cours de ce colloque, outre les différents témoignages des autres compagnons du martyr, les élèves du collège ont animé la scène avec des chants patriotiques et d’autres activités culturelles. Le colloque, dans sa première journée, se termina aux environs de 14h par un déjeuner offert par les organisateurs.

Essaid Mouas

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