C’est la flambée des prix

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À la veille du mois de Ramadhan, les commerçants de Béjaïa affichent des prix «infernaux», qui font trembler les pères de familles. 

Le marché des produits alimentaires s’embrase, écartant tout espoir d’un mois sacré serein avec des prix abordables, comme l’Etat l’avait promis il y a quelques jours. C’est une flambée « subite », devenue perceptible que depuis trois jours à Béjaïa. À mesure que le Ramadhan approche, les prix deviennent de plus en plus inaccessibles. Les prix affichés le lendemain ne sont jamais ceux de la veille. C’est le cas du poulet évidé pièce maitresse du menu de plusieurs foyers, à défaut de viande rouge, que commerçants et bouchers cèdent à 360 DA ou plus, alors qu’il se vendait, il y a juste dix jours à 180 DA le kilo. La dinde, elle aussi, a subi une hausse, bien que moins conséquente, comparativement au poulet évidé. Elle se vend 360 DA le kilo, soit 40 DA de plus qu’il ya cinq jours. Même ascension du côté des viandes rouges qui, elles, sont inaccessibles depuis belle lurette pour les foyers les modestes. Un boucher du chef-lieu de la wilaya a affiché hier, le nouveau prix de l’agneau qui est de 1400DA le kilo. Son prix ne dépassait pas les 1100 DA pas plus tard que la semaine dernière. Idem, pour le chevreau qui a vu son prix passer d’une manière vertigineuse de 800 DA, voire de 650 DA, à plus de 1100 DA, par endroits, en l’espace d’une semaine. Seul le veau semble, pour le moment, se maintenir à son prix habituel, à savoir 900 DA le kilo. « C’est scandaleux. Pourquoi nous subissons ça chaque année ? Où sont les promesses de l’Etat, qui nous avait promis des prix abordables ? Comment faire face à cette cherté avec nos misérables salaires, en plus d’avoir une famille nombreuse à charge ? », fulmine un père de famille d’Iheddaden, qui s’apprête à emprunter de l’argent pour arrondir son maigre salaire de 18 000 DA. En se rendant, hier, au marché de fruits et légumes, certains pères de familles y sont ressortis la mine grise à cause de l’exagération dans les prix. La salade est passée, en l’espace d’une semaine, du simple au triple. Les commerçants la cèdent à 100 DA le kilo, alors que son prix au dernier marché populaire, qui a lieu chaque mercredi à Sidi Ahmed, ne dépassait pas les 30 DA. La pomme de terre est passée de 20 à 30 DA, le poivron de 50 à 80 DA, l’haricot vert de 70 à 150 DA, la tomate de 40 à 80 DA. Seul le prix de l’oignon demeure pour le moment le même, à 25 DA. Force est de dire que rien n’a échappé à la spéculation des producteurs et des commerçants, au grand dam du petit consommateur, qui s’apprête à passer un autre mois de Ramadhan entre « frustration » et « débrouille », alors qu’il est censé être celui de l’entraide, du pardon et de l’humanisme. Ce feu « volontaire » mis dans le marché des produits alimentaire a fait réagir, hier, les membres de l’association de défense des consommateurs de Béjaïa, qui ont marché pour dénoncer cette hausse des prix. « Nous refusons de nous plier au diktat des spéculateurs », criaient-ils lors de leur marche d’hier matin. Ils ont exigé l’intervention des autorités pour « stopper » ces augmentations « arbitraires » et intervenir pour stabiliser les prix.            

M.H. Khodja

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