Des vestiges historiques à l’abandon

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Cinq d’entre elles, servant de résidences aux fonctionnaires de l’ex-EGA (actuelle SONELGAZ), ont été réalisées en 1924, les 04 autres l’ont été en 1947.  Ces 09 villas de style européen sont réalisées en pierre taillée et charpente en bois. Leurs murs dépassent les 60 cm d’épaisseur, soutenus par d’épais piliers qui ont fait que ces bâtisses continuent à résister aux agressions du temps. Elles sont situées sur des hauteurs qui dépassent les 7000 m d’altitude, sur le col de Tizi N’Kouilal, où de fréquentes bourrasques de vent ont, à la longue, emporté quelques tuiles.   A l’exception de celle occupée par âami Hmimi, un ancien employé à la retraite, les autres villas ont été désertés par leurs occupants en 1995, suite à une incursion des terroristes qui ont tenté de faire exploser la centrale électrique. Les sanguinaires ont été empêchés de commettre leur forfait, grâce à une intervention rapide des éléments de la garde communale du détachement basé à Saharidj-Centre. Ces derniers ont ainsi sauvé l’ouvrage que les acolytes du premier Emir de la région, le sinistre Hadj Hassan, connu sous le nom de Hadj Tayeb, s’apprêtaient à brûler. Ils également arraché de leurs griffes les gardiens qu’ils étaient sur le point d’assassiner. Et depuis, ces villas, réalisées en RDC+1, avec greniers et soupentes, ont été abandonnées à leur sort et aux caprices du temps.  Ces 09 spacieuses villas offrent toutes les commodités, électricité route, récemment modernisée, et eau courante. Elles trônent majestueusement dans un panorama d’une rare  beauté à moins de 03 Km, à vol d’oiseau, du sommet de Tamgout (Lala Khadidja). Elles réunissent toutes les conditions pour devenir un relais, qui garantirait un séjour haut standing aux plus exigeants des touristes. Elles pourraient être intégrées dans le projet de la ZET de Tala Rana dont la 2ème phase de l’étude est sur le point d’être lancée.   âami Hmimi, qui nous a accueillis à l’entrée de sa résidence, n’a pas pu contenir son émotion en apprenant que l’on s’intéressait enfin au sort de ces bijoux architecturaux, lui qui y habite depuis plus de 40 ans et qui a refusé de quitter sa maison, au péril de sa vie, durant les années de braises.  Ce brave homme de 70 ans continue à couler des jours heureux en ces lieux de rêve. Son vœu est de voir les pouvoirs publics prendre en charge l’entretien, et pourquoi pas, l’exploitation de ces villas, malheureusement vides, mais racontant pourtant un pan entier de la mémoire de la région.

                       

Oulaid Soualah    

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