L’édito : Bouteflika , les croque-morts et la République

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Par Idir Benyounès

Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est rentré au pays, hier, après 80 jours d’absence. Évacué le 27 avril dernier sur l’hôpital français du Val de Grace, où il a subi les soins nécessaires, il a été transféré sur l’établissement des Invalides pour y suivre une rééducation, prescrite par ses médecins traitants. Avec ce retour au pays, la population, inquiète pour la santé de son président, est rassurée et la situation va s’éclaircir et les masques vont tomber. Ainsi, le débat sur les institutions et leurs fonctionnements peut être ouvert, si les partisans de l’invective se démettent de leur stratégie de la terre brulée et du TSB (Tout Sauf Bouteflika). Il faut dire que durant ces 80 jours d’absence, les algériens ont tout entendu. Voilà un président qui tombe malade, chose dont nul humain ne peut être à l’abri, ni programmer ni encore moins éviter; et les réactions ont été d’une virulence et d’une méchanceté que beaucoup de naïfs n’en soupçonnaient l’existence au sein de la communauté des Homo-sapiens. Ainsi, au lieu de la compassion face à la maladie et la souffrance d’un homme -et cela quel que soit son rang ou sa fonction- nous avons eu droit, près de quatre mois durant, à un cortège mortuaire et des simulations, les unes plus « raffinées » que d’autres, à l’enterrement de Bouteflika. Dieu étant le seul maitre à bord concernant le chapitre de la vie et de la mort, nos croque-morts nationaux ont vite fait de changer de fusil d’épaule en invoquant l’application immédiate de l’article 88 de la constitution, afin d’empêcher le Président de rejoindre le palais d’El Mouradia. Ils ont voulu trompé l’opinion nationale et mondiale en brandissant la menace de l‘instabilité qui guetterait le pays et les institutions, feignant d’oublier que la véritable menace et le réel danger sont les stratégies et les plans qu’ils ont concoctés. Ainsi, ils n’ont pas hésité à appeler l’Armée nationale populaire à intervenir pour destituer Bouteflika et décréter une période de transition. L’ANP n’a pas attendu longtemps pour rappeler à ces messieurs ses missions sacrées et consacrées par la constitution algérienne, et dans la foulée, saluer le chef des forces armées, à savoir le Président de la République. Une période de transition vers où et vers quoi? Ils ont été incapables de nous l’expliquer, hormis les slogans creux et les chants de haine envers Bouteflika. L’Algérie, qui était le pays le plus instable de la région, est aujourd’hui le pays le plus stable et le plus prospère. Quand on est installé dans la stabilité et la prospérité vers quelle autre situation veut-on nous faire transiter ? En réalité les adversaires politiques du Président voudraient s’en débarrasser avant avril 2014. Pour cela tous les coups sont permis, même ceux en dessous de la ceinture, mêmes ceux qui pourraient mettre le pays en danger et le jeter dans une spirale d’instabilité. Il faut quant même une sacrée dose d’aventurisme, d’inconscience et de cécité provoquée par la haine pour appeler  en 2013, l’ANP à organiser un coup d’Etat. Il faut être un inconséquent chronique pour, d’une part, demander-ce qui est légitime- le bilan de santé du Président de la République, et en même temps invoquer et exiger l’application de l’article 88; et ce, avant de connaître ce bilan médical. La tentative de coup d’Etat militaire ayant échoué et voilà que maintenant le scénario du coup d’Etat médicale vient d’être enterré avec le retour de Bouteflika. En réalité il ne reste qu’une seule alternative aux adversaires de ce dernier, alternative légale, constitutionnelle et dans laquelle le peuple est le seul et unique décideur; à savoir la préparation des prochaines présidentielles d’avril prochain.                                            

I. Ben.

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