L’unité se trouve paralysée depuis le 9 juin dernier, suite à une grève illimitée enclenchée par les travailleurs.
Les dirigeants sont interdits d’accès à leurs bureaux. Les travailleurs exigent à être fixés sur leur sort. La SGP hésiterait entre un plan de relance ou carrement la dissolution de l’entreprise. Le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, a appelé à la tenue d’une réunion de concertation entre la direction de l’unité SOCERCA d’Amizour et le syndicat de cette entreprise, apprend-on des syndicalistes de l’unité carreaux-sol. Lors de cette réunion de «dernière chance», prévue, dit-on pour aujourd’hui, le wali tentera de désamorcer le bras de fer qui oppose les deux parties en conflit. Ca dure, en effet, depuis le 9 juin dernier qui a vu le collectif des travailleurs enclencher un mouvement de grève illimité. Ainsi, M. Touhami a décidé de s’impliquer dans ce dossier épineux qui a fait couler beaucoup d’ancre et de salive, en vue de mettre un terme «à la confusion entretenue par la société de gestion des participations SGP», selon le représentant syndical des travailleurs de la SOCERCA. Notre interlocuteur dira que : «Cette haute instance relevant du ministère des PME/PMI, rejette toutes les propositions prises localement par la direction de l’unité et les travailleurs, mais sans donner d’alternatives préalables à une sortie de crise sociale et économique qui secoue la SOCERCA, depuis des années ». Récemment, le comité de participation avait retenu la proposition de dissolution de l’entreprise et l’ouverture des négociations avec le partenaire social. De leur côté les carreleurs d’Amizour ont accepté cette proposition, «aussi amère soit-elle, car il n y’a aucune autre issue», concède un ouvrier. En dépit de cela, et selon une déclaration du syndicat local, la SGP rejetterait cette ultime alternative qu’elle proposait pourtant aussi dès décembre 2010, mais sans qu’elle ne se concrétise. «Ni plan de relance, ni dissolution. À quoi joue la SGP qui tente de maintenir ce statut quo si ce n’est dans le but d’achever notre unité qui est au bord d’une faillite ?» s’interrogent des travailleurs de l’entreprise, qui jurent qu’ils ne baisseront pas les bras. Ils pointent en tous les cas directement du doigt la SGP qui selon eux, «tantôt, bloque des propositions. Tantôt, dit qu’elle n’est pas habilitée à prendre des mesures nécessaires». Cette instance «ne veut même pas respecter les directives du chef du gouvernement, du 18 juin, concernant la dynamisation du dialogue social». Au niveau de l’entreprise, c’est la déchéance totale. Le staff de la direction, à qui on refuse d’accéder à l’entreprise, se réunit en dehors de ses bureaux. Aussi les travailleurs, sans salaires et avec un avenir incertain, sont livrés à tout genre de spéculation. La situation est à la fois complexe et compliquée. Dans un PV de réunion du conseil d’administration de la SOCERCA, tenu le 11/05/2013, pas moins de 14 maux ravageant cette unité ont été relevés. En effet, ça va de la vétusté des équipements de production au manque de fond de roulement, en passant par le climat social très malsain suite à l’incertitude du sort des travailleurs. La liste des insuffisances et d’handicaps ayant hypothéqué tout essor de l’unité «est encore longue.» Le conseil d’administration ne pouvait que solliciter l’intervention des pouvoirs publics pour la prise en charge de cette situation explosive. Faute de quoi, la cessation d’activité s’impose et la dissolution est inévitable. Reste à savoir maintenant quelle sera la portée de cette implication ultime du wali Hamou Ahmed Touhami ?
Nadir Touati