Un seul guichet opérationnel !

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« C’est une hémorragie que vient de subir cette poste », répondra un agent à un client qui faisait la chaîne pour effectuer un retrait d’argent devant le seul guichet opérationnel. Pour en savoir plus sur la situation qui prévaut dans ce bureau de poste, depuis quelques jours, nous avons posé la question à un ex agent de la structure postale, aujourd’hui en retraite. « Selon sa décision de création, la structure doit fonctionner avec 25 fonctionnaires. Malheureusement, à chaque départ en retraite, aucun recrutement ne vient combler le vide que génère ce départ », nous dira notre interlocuteur. Selon la même source, il manque onze fonctionnaires pour la bonne marche du bureau. « Depuis 2012 jusqu’au jour d’aujourd’hui, six d’entre eux sont partis en retraite. Avec ce manque, le fonctionnement de ce bureau postal se fait au ralenti. Pourtant, c’est l’un des bureaux des plus importants de la wilaya. Bien que le receveur ait prévu une organisation parfaite, le peu d’agents dont il dispose fait que c’est toujours la galère pour les usagers. Ces derniers préfèrent, d’ailleurs, aller vers les bureaux postaux des villages pour procéder à leurs retraits.  » Pour retirer un peu d’argent, il faut se déplacer jusqu’à Ichoukrène ou encore à Imazgharène dans la commune de Frikat. C’est le monde à l’envers. À ma connaissance, ce sont les montagnards qui descendent en ville, pour aller à la poste, maintenant, chez nous, on assiste à l’inverse », nous dira un citoyen retraité qui prenait un taxi pour aller jusqu’à Aomar dans la wilaya de Bouira. A entendre tous ceux qui se plaignent au niveau des guichets, on dirait que ce bureau postal n’assure qu’un minimum. « Il n’y a plus de recrutements directs. Les quelques agents qu’il y a sont embauchés dans le cadre du filet social. Avant, lorsque la poste faisait partie de la fonction publique, c’était plus fluide. Il n’y avait pas de manques flagrants. Depuis c’est une EPIC (Algérie Poste), tout est bloqué », nous précisera le même postier retraité que nous avions approchés au début de notre virée. Même au niveau du distributeur de billets installé à l’extérieur, c’est le même constat. Il est presque tout le temps à l’arrêt, à tel enseigne que les usagers craignent y glisser leur carte de peur d’être surpris soit par un défaut de réseau ou encore une erreur. A l’approche de l’Aïd, et avec les versements des salaires du mois d’août qui vont arriver à la fois, les usagers craignent déjà d’être malmenés.

A. O

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