Oued Sahel pollué

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L’Oued Sahel, qui draine un chapelet de collines boisées, est ostensiblement souillé d’amont en aval. Le cours d’eau est devenu le réceptacle de tous les résiduaires. On y rejette sans vergogne des quantités diaboliques d’eaux usées de toutes provenances. La pollution est d’autant plus perverse et délétère que le volume des rejets enfle sans cesse, pendant que le cours d’eau s’amenuise à vue d’œil. L’écosystème, qui faisait office de niche écologique pour une pléthore d’espèces faunistiques, est devenu inhospitalier, voir hostile à toute forme de vie. La pollution outrancière semble avoir tout stérilisé. À hauteur du village Allaghan, une autre atteinte, plus patente et plus spectaculaire, a investi le site, autrefois vierge de toute pollution et foisonnant de vie. Une immense décharge publique, à ciel ouvert, occupe toute l’étendue du lit majeur. Les deux berges de l’Oued ont leurs lots d’immondices. Des gravats, des déchets encombrants et des monticules d’ordures à perte de vue. « L’Oued Sahel est le point de chute des déchets domestiques de plusieurs communes riveraines, comme Tazmalt, Ighil Ali et Boudjellil », fait remarquer un habitant d’Allaghan. « Pour diminuer le volume des déchets, on procède de temps en temps à des incinérations. Mais, les fumées résultant de la combustion rendent l’air irrespirable et incommodent même les habitations avoisinantes », ajoute-t-il. Les conséquences de ces rejets se limitent pour l’heure à une grave atteinte de l’environnement. Ce qui n’est pas, au demeurant, un moindre mal. Néanmoins, il convient plus que jamais d’appréhender cette pollution sous l’angle de la menace qu’elle fait planer sur la nappe phréatique. Cette dernière constituant l’une des principales sources d’approvisionnement en eau potable pour des dizaines de milliers d’habitants.                

N. M.  

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