C’est l’une des dernières communes nichée au fond du sud-est de la wilaya de Bouira dans la daïra de Bordj Okhris qui accuse un retard assez remarquable sur le plan du développement. La commune d’El Mesdour, qui compte 08 villages, est issue du découpage administratif de 1984. Cette commune n’a bénéficié d’aucune opération d’aménagement. Ses routes et ruelles sont encore au stade de pistes. Ce gros faubourg offre un lamentable décor de délabrement et d’insalubrité. Une commune triste. Le président de l’APC, qui nous a reçu, jeudi dernier, nous apprendra que Mesdour a bénéficié d’un projet d’aménagement dont l’enveloppe financière est estimée à 10 milliards et 300 millions de centimes, en 2012. Ce projet bute, selon lui, sur des contraintes de disponibilité des fonds malgré le fait qu’il est officiellement inscrit dans le programme du plan sectoriel de développement (PSD) et que le dossier est ficelé depuis une année. Même l’entreprise qui prendra en charge les travaux a été retenue. Concernant les routes, nous apprenons de notre source que celles reliant le chef-lieu aux deux villages Ouled Guebila et Barkat sont toujours à l’état de pistes, impraticables en hiver. En matière d’eau potable, 06 villages sont desservis par le nouveau réseau d’AEP à partir du barrage Tilesdit. Quant à Ouled Aanane Kechama et Kherchiche, ils continuent à s’approvisionner avec des citoyens à partir de forages privés. D’autres, par ailleurs, sont alimentés par l’APC avec des citernes. Tout comme la plupart des communes du sud de la wilaya, celle d’El Mesdour accuse un retard non négligeable en matière de pénétration d’électricité. Les extensions importantes et rapides des grands centres urbains ne sont pas suivies par celui d’électricité. Les chutes de tension provoquent souvent le courroux des habitants de cette commune, notamment en cette période des grandes chaleurs. L’éclairage public, lui aussi, fait superbement défaut. Deux villages, qui abritent pas moins de 2000 âmes, à savoir Ouled Selam et Ouled Aanane, attendent toujours d’être raccordés au réseau du gaz de ville. En matière de couverture sanitaire, nous avons appris que les deux salles de soins des villages Kechama et Kherchiche sont fermées à cause du manque de l’effectif médical et paramédical. La polyclinique du chef-lieu communal, quant à elle, fonctionne avec un seul médecin. Faute d’effectif, elle aussi, n’assure point les gardes. Elle n’est même pas dotée d’une ambulance. Interrogé à propos du manque de projets au profit de cette commune, le maire ampute cette carence à l’épineux problème du foncier. Pour étayer ses dires, il a cité comme exemple un projet de 230 logements sociaux attribués à ladite municipalité en 2012 et qui reste malheureusement à l’état théorique à cause du manque du foncier. Des citoyens, qui nous ont abordés, devant le siège de l’APC, des jeunes en majorité dénoncent l’absence du réseau d’Internet et celui de téléphonie fixe. Ajouter à cela la très mauvaise couverture des réseaux de la téléphonie mobile. Sur le volet social, cette commune à vocation agro-pastorale, enregistre un taux important de chômage. Le maire nous fera savoir qu’il existe dans sa circonscription un important gisement minier de la composante du verre et un autre gisement non moins important de briqueterie. Deux potentialités capables d’absorber le chômage dans cette commune s’ils viendraient à être lancés.
Oulaid Soualah
