Mais d’où vient cette frip’ ?

Partager

Au marché hebdomadaire d’Amizour, la placette réservée à la vente des vêtements usagés était bondée de monde en ce dernier samedi du Ramadhan, à quelques jours de l’Aïd.

Beaucoup de gens, pas seulement les pauvres, optent encore pour la friperie pour vêtir leur famille. On y trouve surtout des pantalons jeans, des chemises, des chaussures, des tee-shirts mais aussi de la lingerie. Nous avons tenté d’aborder un des vendeurs qui semble posséder un lot important de vêtements à écouler, pour lui demander d’où parvient cette marchandise, celui là répondra en exprès : « de partout et de nulle part », façon de fuir notre question. Sachant que la loi des finances 2012, interdit l’importation des vêtements usagés. Mais les professionnels de la friperie continuent, malgré tout, à inonder le marché d’habillement en chiffon et s’aventurent même à se déplacer d’une wilaya à une autre. Beaucoup parmi eux sont venus d’autres régions comme Sétif, Bord Bou Arreridj et Boumerdès. Mais d’où vient cette frip’ ? A t-elle transité par les ports ou aéroports ? L’a-t-on fait rentrer au pays par voies terrestre ? Une chose est sûre c’est qu’elle est venue de l’extérieur des frontières. Car il ne s’agit pas de marques locales. Et puis, ça se voit à travers ces bottes que c’est là une marchandise qui a voyagé… Et elle est arrivée sur les étales du marché d’Amizour. Les revendeurs crient à tue tète pour proposer leurs articles dont quelques uns sont de très mauvaise qualité. Devant un vendeur de pantalons jeans, cédés à 200 DA, il était difficile de se frayer un chemin parmi la foule qui l’entourait. Un des acheteurs, deux pièces sur son épaule, tout souriant nous dira: «  Je suis arrivé à retirer du lot ces deux pantalons pour mes deux enfants. Ils sont en bon état et surtout d’une grande marque ». La marque c’est surtout cela qui fait de la friperie une bonne affaire. Un atout devant le marché légal, dans notre pays, qui est dominé par des produits ‘’made in China‘’, qui de plus coûtent aussi cher que la production locale qui elle est jugée de qualité médiocre. « Entre les deux extrêmes nous optons pour le juste milieu », dira un habitué des magasins et points de vente de la friperie. Cependant, le marché de la friperie n’est forcément pas le cercle des pauvres, puisque mêmes ceux ayant un haut revenu en tirent profit de ces produits. « C’est une question de vice », dira Mohamed, fonctionnaire, qui avoue ne s’habiller que du ‘’chiffon’’. Seulement, il dira qu’à force de fréquenter ce milieu, on finira par connaître les vendeurs de produits de haute qualité et surtout à quel moment choisir l’opportunité d’acheter. Pour ceux qui n’ont pas le choix, ils font rush sur tous les produits, pour vu qu’ils arrivent à trouver des vêtements pour toute sa famille. On a vu des pères de familles accompagnés de leurs enfants pour choisir et aussi les aider à chercher les pièces voulues parmi ces montagnes de vêtements placés d’une manière désordonnée. « Ceux qui font l’affaire sont ceux qui arrivent tôt, surtout pour choisir des chaussures de tout genre et de qualité supérieure », nous indiquera un passant qui reconnaît avoir raté sa journée puisqu’il rentrera chez lui mains vides. Ces jours ci, les gens se fixent sur un seul but, trouver de quoi vêtir leurs enfants en ces occasions de fête et l’on se soucie nullement de l’hygiène de ces vêtements d’occasion qui sont à l’origine de maladies infectieuse graves, d’urticaire et autres allergies de la peau.

Nadir Touati

Partager