Les insatisfaits du FFS et du RCD restent à la maison

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C’est une cure d’amaigrissement générale ! A l’exception de celui, ténébreux, des abstentionnistes, aucun des principaux partis engagés dans le scrutin de jeudi dernier ne peut vraiment s’estimer heureux.Et les plus gros ont été les plus amaigris. En l’espace de huit ans, le FFS et le RCD perdent respectivement 60 et 64 % d’audience dans la wilaya de Béjaïa (voir tableau comparatif des résultats APW de 1997 et 2005). Les écarts sont obtenus en prenant le score de 1997 comme une référence idéale à laquelle on compare celui de 2002. La valeur de droite est donc égale à : (score 2005 — score 1997) / score 1997.Notons tout de suite que le RCD est le parti qui concède le plus de terrain suivi du FFS puis du RND.En valeur absolue, ce sont plus de 100 000 électeurs (et ce, sans prendre en considération l’amortissement dû au taux d’”inflation” électorale) qui sont perdus. On ne parle pas des absents car ceux-ci, quoi qu’ils soient près de sept sur dix, ont, comme chacun le sait, toujours tort.

Où sont-il passés ?Apparemment, nulle part et en tout cas ni chez le RND ni chez le FLN.Les partis de la coalition ont été incapables de capter le turn-over produit par le FFS et le RCD. Le FLN et le RND n’ont relativement ni progressé ni régressé. Même s’il enregistre un accroissement relatif de son audience en passant de 10,06 à 10,78%, l’ex-parti unique ne perd pas moins quelque 5733 électeurs par rapport à l’édition 1997.Il demeure néanmoins le moins sensible à l’ample mouvement de désaffection que connaissent les partis politiques. Il perd moins car il a précisément moins à perdre. Le tableau comparatif fait même penser à une situation de vases communicants entre le FLN et le RND. Il faut néanmoins penser que c’est là l’approche qui lèse le plus le parti d’Ouyahia qui pour avoir échoué à se placer à l’APW n’est pas moins majoritaire (relativement) dans quatre communes de la wilaya, ce qu’il ne lui est jamais arrivé jusque-là. C’est un schéma qui ferait donner sa langue au chat à Lavoisier : tout se transforme mais rien ne se crée. L’électorat traditionnel du RCD et du FFS a simplement choisi l’abstention ne trouvant ni chez le RND ni chez le FLN une alternative à son mécontentement.La nature ayant horreur du vide, la grande béance que dégage le paysage politique gagnerait à être rapidement occupé soit par un profond effort de révision des partis existants soit par des forces politiques neuves.

M. Bessa

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