De fait, cinq fonctionnaires de ladite structure ont récemment été mis sous contrôle judiciaire et accusés de détournement de derniers publics et faux et usage de faux. Il s’agit de T.A. (aide-comptable à la même université), G.H. (chef de service transports à la sous-direction du COUS), S.A. (fonctionnaire à l’université de Tizi Ouzou) et F.K. (chef de service de l’évaluation et de l’aménagement à l’UMMTO). Trois autres individus (S.M., H.A. et C.M.) ont été, quant à eux, remis en liberté provisoire après leur comparutions devant le procureur de la République.Les enquêteurs de la BEF se sont officiellement saisis de l’affaire suite à une instruction du parquet faisant suite à une plainte émanant de la directrice actuelle des cités universitaires à l’UMMTO. Selon les informations en notre possession, cette dernière aurait découvert de graves malversations dans l’attribution des marchés publics, notamment en ce qui concerne la restauration et le transport des étudiants. A titre d’exemple, les agents de la BEF ont établi que l’un des bénéficiaires du marché du transport (originaire de Bordj El Bahri), avait soumissionné avec officiellement huit bus, comme l’exigeait la loi. En réalité, ce soumissionnaire n’avait que 3 bus mais a continué à être payé pour huit véhicules pendant toute une année. Cette même pratique avait également été constatée pour la restauration. Les mis en cause sont suspects d’“arrangements à l’amiable” avec les soumissionnaires en vue de réaliser des gonflements de factures ou de toucher de grosses sommes d’argent pour “services rendus” à l’attribution du marché.Les minutieuses recherches menées par la BEF n’est malheureusement pas en mesure d’évaluer, avec exactitude, le montant de ces malversations. Compte tenu des innombrables failles décelées par les agents, seul un expert économique peut assurer cette tâche. Ce qui est sûr, par contre, c’est que ces agissements durent depuis 2002. Il est donc possible que plusieurs milliards de centimes se soient volatilisés depuis trois ans.Il est à noter que cette enquête (qui a nécessité la présentation de 56 personnes devant le procureur de la République) n’est pas clôturée pour autant. Les enquêteurs espèrent toujours tomber sur d’autres failles et procéder, du coup, à l’arrestation d’autres accusés.
Ahmed Benabi