Face à la problématique des médicaments

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Le nombre de femmes atteintes du cancer du sein est en augmentation dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le constat est établi par l’association El Fedjr d’aide aux personnes atteintes du cancer. Sur les 3 500 abonnés de cette association de wilaya, 40% sont des cas de cancer du sein. Cette année, 380 nouveaux cas de différents cancers sont enregistrés dont également 40% constituent des cancers du sein. Un chiffre qui est toutefois loin de refléter la réalité de cette maladie sur le territoire de la wilaya, selon le médecin de cette association, Dr Aït Abdellah, qui affirme que ces chiffres concernent seulement les abonnés de l’association. «Octobre Rose», c’est la campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein.

L’association El Fedjr aussi est concernée. Néanmoins, chez les bénévoles de cette association, le cancer est une affaire quotidienne et continuelle dont la lutte et l’accompagnement ne peut se résumer à un mois. Toutes les catégories sont concernées par cette maladie. Cela dit, le médecin d’El Fedjr affirme que selon les données de l’association les femmes mariées qui n’allaitent pas sont les plus touchées, ce qui n’exclut pas les autres catégories. Même les jeunes célibataires sont concernées. Plusieurs cas sont enregistrés par l’association. À ce propos, le médecin tire la sonnette d’alarme et se dit inquiète par «la fréquence de cette maladie parmi les jeunes de moins de 30 ans».

Dr Aït Abdellah attire l’attention des femmes sur la nécessité d’être attentive à toutes les modifications qui peuvent apparaitre au niveau de leurs seins. Que ce soit la taille, la couleur (rougeur), un signal de la peau du sein, au niveau du mamelon (en dehors ou rentré : un mamelon qu’on ne peut pas ressortir il faut s’alarmer), s’il ya un écoulement quelle que soit la nature, modification de la structure : l’aspect peau d’orange… Ce sont là des signes très simples que chaque femme doit connaître et rechercher, insiste-t-elle. Un examen périodique s’avère nécessaire en plus de l’auto-examen. «Il faut chaque mois après la fin des règles que la femme s’auto examine et recherche ces signes là», conseille-t-elle.

Le diagnostic précoce de la maladie est primordial pour la guérison. Les facteurs de risques sont différents selon les cas : hérédité, mariage précoce, facteurs hormonaux (règles précoces), environnementaux relatifs à ce que nous mangeons et ce que nous respirons, explique le médecin d’El Fedjr, tout en soulignant le stress comme nouveau facteur de risque, en plus de l’obésité et de l’immobilité. La prise en charge de la maladie au niveau de la wilaya, remarque El Fedjr, laisse à désirer. Les malades et les médecins se plaignent, dit-elle. On espère beaucoup de l’apport du CAC (Centre anti-cancer de Draâ Ben Khedda), en attendant qu’il soit opérationnel à 100%.

Les conditions de travail des médecins qui se répercutent sur la qualité de la prise en charge des malades, sont également déplorées. De plus, la pénurie des médicaments et leur cherté reste un problème majeur qui irrite les malades. L’association El Fedjr, à travers son travail de sensibilisation, prévention et accompagnement des malades, réussit néanmoins à alléger les charges des malades en leur obtenant une réduction de 50% sur les radios et la gratuité de certaines analyses. Le cachet de l’association facilite l’accès aux différentes structures de santé. Le cancer du sein au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, observe-t-on à El Fedjr, est plus fréquent dans certaines régions de sud de la wilaya, notamment Mâatkas et à des degrés moindres Draâ El Mizan, Boghni et Draâ Ben Khedda. L’association interpelle les services concernés pour se pencher sur cette question.

Kamela Haddoum.

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