Revoilà le plus vieux festival algerien !

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La 46ème édition du Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (Fnta), qui débute samedi, marquera notamment le retour sur scène de troupes expérimentées dont la présence a toujours contribué à faire de cet important rendez-vous annuel du 4ème art une pépinière privilégiée de comédiens. Prévu du 24 au 31 août, le 46ème Fnta -plus vieux festival de théâtre en Algérie- mettra aux prises 12 troupes venues de huit régions différentes, dont «El Moudja», une formation mostaganémoise, absente de la compétition depuis près de dix ans. Considérée comme une école de théâtre par les spécialistes, elle présentera «Afrique 35/50», une adaptation signée Boudjemâa El Djilali et tirée d’une oruvre de Ould Abderahmane Kaki, un grand homme de théâtre natif de Mostaganem, disparu en 1995. Le retour d’»El Moudja» marque l’arrivée d’une nouvelle génération de comédiens formés en son sein et pour qui le festival «est un passage obligatoire» vers la carrière professionnelle, reconnaît Khawla Boudjemâa, membre de cette compagnie fondée en 1978, présidée aujourd’hui par Larbi Benzidane. Lors de la compétition, trois autres troupes mostaganémoises auront à déployer toute la richesse artistique que recèle la ville, tandis que le spectacle de clôture du festival sera assuré par «El Moudja» et d’autres troupes locales reconnues comme «Al-Ichara» et «Le théâtre de la mer». Autre retour attendu, celui de formations sélectionnées en 2012, et qui reviennent avec de nouvelles pièces : «Al-masrah al djadid» de Boumerdès, lauréate du Grand prix de la précédente édition, qui présentera «Al-bahth âani al-khalass» et «Masrah al ghad» de Baraki (Alger), primée de la meilleure scénographie. Parmi les nouveautés de cette édition, la programmation en «off» d’une troupe koweïtienne et de quatre jeunes formations du sud algérien pour des représentations dans les localités de Mostaganem. En parallèle, les organisateurs ont prévu trois conférences sur le théâtre de la «Halka» et sur les travaux menés par Alloula ou Kaki, entre autres dramaturges et metteurs en scène, sur ce patrimoine oral.

Un tremplin pour une carrière professionnelle

En 46 ans d’existence, le Fnta est devenu un «passage obligé», non seulement pour les comédiens amateurs, mais aussi pour des artistes confirmés, soutient Bouziane Benachour, auteur et membre jury du précédent festival. Relevant «le cachet particulier» que cet échange entre amateurs et professionnels confère à la manifestation, il rappellera que Kateb Yacine, Mustapha Kateb, Chafia Boudraâ, Sid Ali Kouiret et d’autres artistes et comédiens «sont passés par ce festival». Ce souci de transmission encore présent en 2012, dira-t-il, a permis la présence du célèbre comédien et acteur Sid Ahmed Agoumi qui avait marqué les participants par sa lecture du puissant monologue «Ici est la rue des Vandales…» extrait de la pièce «Le cadavre encerclé» (1952) de Kateb Yacine, une oeuvre inspirée des massacres du 8 mai 1945. Autre signe de la vitalité du théâtre amateur, le succès professionnel au cinéma ou à la télévision de jeunes comédiens formés par les différentes troupes locales, dira de son côté le directeur d’»El Moudja». Il citera en exemple Imad Benchenni, un comédien amateur formé par sa compagnie qui a fait ses premiers pas au cinéma en 2012 en incarnant Ahmed Zabana dans le film de Saïd Ould Khelifa, ou encore la talentueuse Hanane Boudjemâa, une des héroïnes du programme satyrique à succès, «Djornane El Gosto», diffusé récemment sur une chaîne privée. Fondé en 1967 sur le modèle du Festival d’Avignon (France) par Si El Djilali Benabdelhalim, autre grande figure du théâtre à Mostaganem, autour de troupes de théâtre issues des scouts musulmans, le Fnta est le premier festival culturel de l’Algérie indépendante.

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