L’opération de recasement promise n’a pas encore été entamée

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Le problème du vieux bâti (Haouches), au niveau de la commune de Bouira, persiste. En effet, certains propriétaires de ces gourbis, qui défigurent le paysage urbain, s’opposent farouchement à une quelconque démolition, prétextant que ces bâtisses en ruines sont des « biens communs» à des familles ou fratries. C’est cette démolition, et par voie de conséquence, le recasement des familles qui est au cœur des débats. Il est vrai que les autorités locales et plus précisément le P/APC de Bouira, M. Hakim Oulmi, s’étaient engagées à poursuivre l’opération de démolition de ces vieilles bâtisses et à recaser les familles : « Notre objectif est clair, nous espérons en finir avec ce dossier et nous allons poursuivre nos opérations après les fêtes de l’Aïd », avait-il déclaré au milieu du mois de Ramadhan. Pour rappel, 93 familles ont été recasées suite à la démolition de leurs haouches. Cette opération, avait suscité de grands espoirs chez d’autres habitants de ces taudis de la honte. Néanmoins, l’Aïd est passé et les opérations de recasement se sont subitement arrêtées. Pour quel motif ? Et bien, ces haouches, comme il a été mentionné un peu plus haut, sont la propriété des certains citoyens ‘’ récalcitrants’’, qui refusent catégoriquement que leurs biens soient démolis sans compensation financière. C’est le cas, à titre d’exemple des  «Abdallah« et «Zaidi» ou encore les ‘’ Abdelaziz’’. De l’aveu même du premier magistrat de la commune de Bouira, ces propriétaires «  s’opposent toujours à toute démolition ».  Ce blocage, car il convient de l’appeler ainsi, pénalise au plus haut point les familles qui habitent ces bâtisses qui menacent ruine à tout instant. M. Ouchene Rachid, l’un de ces locataires, supplie les autorités de procéder à la démolition de leur gourbi et de leur affecter un logement décent : « Nous attendons d’être délivrés de ce calvaire depuis 1991! J’ai formulé de nombreuses demandes de logement. J‘ai tout fait, mais sans grand résultat », dit-il. Avant d’ajouter avec des sanglots dans la voix : « Ma mère est âgée de 74ans et elle dort à même le sol, dans la même pièce que nous tous ! Son seul souhait est de nous voir intégrer un logement décent avant qu’elle n’aille rejoindre son créateur ». Cette situation fait craindre un scénario similaire à celui de janvier 2012, où des émeutes ont éclaté au niveau des différents haouches de la ville de Bouira. Par la suite, en 2013, et plus exactement au mois de février, un «  front » commun regroupant  pas mois de douze haouches de la ville, s’est créé afin de  « englober l’ensemble des habitants des haouches de l’ancienne ville de Bouira et de s’unir autour d’un seul objectif, celui de démolir nos vielles bâtisses et  faire pression sur les autorités, dans le but de nous reloger », dira M. Naili, porte-parole des locataires des haouches de la rue Abane Ramdane. Toutefois, ce front s’est heurté pour la énième fois à l’avidité de certains propriétaires qui ne veulent en aucun cas parler d’une démolition, sans un «  gros pactole » en retour. Preuve que la situation devient de plus en plus intenable, des dizaines de citoyens vivant dans ces gourbis, ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya, dans la mâtiné d’avant-hier.  Ces protestataires exigeaient d’être recasés dans les plus brefs délais. « À ce jour, aucun responsable n’est venu s’enquérir de notre situation », ce sont-ils offusqués. Madjid, un résident d’un des haouches du quartier Aissat Idir (ex-Rue de France), dira : «  Je me retrouve quasiment à la rue ! Par cette action, qui appellera sans doute d’autres, nous interpellons les autorités de la wilaya, afin qu’elles procèdent à notre recasement », soulignera-t-il d’un ton menaçant. D’ailleurs et selon certaines sources proches de ce dossier, le mois de septembre prochain connaîtra un « bouillonnement » sans précédent sur le front social et plus particulièrement de la part des locataires du vieux bâti.

Ramdane B.

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