Pare-chocs contre pare-chocs !

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De longues files de voitures, à l’arrêt, s’étirent pratiquement sur toutes les routes du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa ces jours-ci, coinçant les conducteurs dans de véritables goulots. 

Les minutes s’égrènent et les voitures s’enchaînent sur des centaines de mètres, rendant la circulation automobile à Béjaïa-ville et sa périphérie inextricable.  Avec un trafic dense, les conducteurs s’engouffrent parfois dans des labyrinthes qui s’avèrent au final éprouvants. Sur pratiquement toutes les routes du chef-lieu, les scènes de voitures, tanguant cahin-caha au gré des sifflets des agents de police régulant la circulation automobile, laisse supposer que les conducteurs s’exercent pour prendre part à une quelconque « opération escargots ». Les automobilistes s’imposent sur les lieux un minimum de vingt minutes avant de s’extraire des bouchons monstres. « Infernal ! C’est le moins que l’on puisse dire. Cette situation dure depuis toujours malgré la réalisation de la trémie. Dieu seul sait quand nous verront le bout du tunnel », s’indigne un automobiliste, immobilisé au volant de sa voiture au carrefour d’Aamriw. Dans un brouhaha indescriptible (mélange de klaxon et de ronronnements de moteurs), quelques conducteurs s’improvisent cascadeurs en esquissant des manœuvres pour le moins dangereuses. Sur cette route reliant le centre-ville aux plages de la côte-Ouest, la circulation automobile est dense, et le trafic est loin d’être fluide. Des escouades de piétons traversent la chaussée sans prendre aucune précaution, dénotant par là même leur manque de conscience. Pire que ça, des transporteurs travaillant sur des lignes urbaines se livrent à ce qui s’apparente à une « chasse » aux dinars au mépris du code de la route. Et ce faisant, jouent avec la vie et la mort des usagers. Les deux agents de l’ordre en faction là sont réduits à l’impuissance devant cette inextricable situation. « Ils n’y peuvent rien, (les policiers, ndlr.) Cela dans la mesure où ils sont, d’un coté appelés  à répondre aux multiples sollicitations des transporteurs travaillant sur des lignes suburbaines, et de l’autre  à réguler une circulation aussi dense avec, en plus, des automobilistes qui ne respectent apparemment aucune règle », constate un épicier ayant pignon sur rue. Sur la route de l’université non loin du carrefour d’Aamriw, la foule des habitués du souk, traînant des cornemuses bourrées à ras-bord de fruits et légumes, déborde sur la chaussée. Des automobilistes sortent des deux parkings situés à la lisière du Souk dans un désordre indescriptible. Des gardiens de parkings « clandestins » s’improvisent, l’espace d’une matinée, agents d’ordre public. Ceux qui empruntent cette route estiment que la fluidité du trafic est, depuis un certain temps, une question faisant partie du passé. Ces derniers jours, des travaux tous azimuts de revêtement en béton bitumineux des axes routiers du chef-lieu ont été lancés. Résultat : goulot d’étranglement partout!  Le boulevard Krim Belkacem offre, durant les heures de pointe, l’image d’une imposante fourrière communale où des centaines de voitures sont mises à l’arrêt. Et pour cause, les voitures sont clouées au sol ! Là aussi ça bouchonne. C’était encore pire avant la réception de la trémie d’Iheddaden, où les usagers de cet axe routier prenaient leur mal en patience durant plusieurs dizaines de minutes. La circulation au niveau du carrefour des Quatre-chemins est également dense. Avec à la clef, des cumuls de bouchons de plusieurs dizaines de kilomètres sur les RN9 et 12. Les automobilistes et autres conducteurs de bus ou de camions gros tonnage étalent leur colère en actionnant leurs klaxons, mais sans toutefois pouvoir faire avancer leurs carrosses ne serait-ce que de quelques mètres. Sur les lieux, l’attente est parfois longue, obligeant les automobilistes à se résigner à cette ahurissante situation. À vrai dire, le carrefour des Quatre-chemins est le point de convergence de tous les automobilistes venus des localités de la Soummam, d’Alger, de Tizi-Ouzou, de Sétif, des communes situées sur la côte Est de la wilaya, Jijel et de bien d’autres régions du pays. Force est de constater que la circulation automobile à Béjaïa-ville constitue, depuis toujours, un véritable casse-tête pénalisant ainsi, de plus en plus les automobilistes. D’aucuns expliquent cette situation par l’inexistence d’un plan de circulation à même d’assurer une certaine fluidité du trafic sur les routes de Béjaïa. En outre, le parc automobile est en constante augmentation, entraînant par la même la saturation du réseau routier. Les autorités communales de Béjaïa et la direction des Transports assurent que le nouveau code de la circulation, présentement en phase d’élaboration, entrera en vigueur incessamment. Dans le nouveau code, il est prévu, notamment l’installation de feux tricolores au niveau de tous les carrefours de la ville et la modernisation des routes. En attendant l’entrée en vigueur du nouveau code de la circulation, les automobilistes ne savent toujours pas sur quelle route rouler pour ne pas être pris dans un engrenage infernal et, partant, arriver à destination dans des délais raisonnables !

Dalil. S.

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