La culture des mathématiques en débat

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L’Association Algérienne pour le Développement de l’Enseignement des Mathématiques et des Technologies de l’Information, AADEMTI, a organisé sa première université d’été à Tipaza, plus précisément au lycée Djillali Bounaâma, sous le haut patronage du wali et de la directrice de l’éducation de la même wilaya, du 17 au 21 du mois en cours. 

Le programme de formation a été assuré par d’éminents professeurs venus de France, de Belgique, de Tunisie et d’Algérie. Après l’ouverture officielle de la manifestation, la parole a été cédée au premier conférencier, M. Benziar El Bahi, venu de Mila, qui a animé une conférence sous le thème « L’échec des algériens aux Olympiades Internationales des Mathématiques. Où est le problème ? ». L’orateur est revenu sur les dernières participations des algériens à ces OIM qui n’ont pas été reluisantes, et ce, en analysant tous les facteurs qui sont à l’origine de ces échecs dont la mauvaise préparation des concurrents, ainsi que les objectifs assignés à ces jeux. « Une personne qui n’a jamais fait d’erreurs, n’a jamais tenté d’innover », dira-t-il dans son discours. C’est pour dire que le participant doit être entraîné dès son jeune âge pour pouvoir avancer. Ainsi, il ne faut pas attendre seulement le jour J pour envoyer une équipe. Il faut plutôt faire un effort de longue haleine pour pouvoir décrocher une réussite. Mme Marie José Pestel, la présidente du Comité International des Jeux Mathématiques (CIJM), a axé sa conférence sur l’histoire des énigmes à travers les siècles,  » 2000 ans d’énigmes mathématiques: d’Archimède à Gardner ». Les autres journées ont été essentiellement consacrées à des ateliers qui ont permis aux participants d’avoir un regard sur diverses manières de préparer leurs clubs à ce genre de compétitions. Dans le premier atelier, M. Limame Mohamed, venu de Tunisie, a démontré avec une fort belle manière, comment faire des calculs d’aires et démontrer avec des aires de nombreux concepts mathématiques aux enfants par le jeu sans recourir aux démonstrations fastidieuses. Dans le deuxième atelier, c’est M. Stéphane Jouffrais, venu de Paris, qui a initié les futurs formateurs à ces jeux par ce qu’il appelle les jeux de Hex à l’initiation, à la recherche et étude de problèmes, organisation de mini olympiades avec divers matériels simples et efficaces, à l’instar de grilles logiques et jeu de cartes.  De son côté la française Mme Mirielle Usseglio a animé un atelier sur des jeux simples qu’on présente aux élèves des écoles primaires pour qu’ils puissent raisonner et comprendre mieux, de manière ludique, des concepts mathématiques. Le tunisien Raouf Thabet de Mahdia s’est consacré à l’art de poser des problèmes. Durant ces journées de formation, les participants, venus de Tizi-Ouzou, de Tipaza, de Mila, de M’Sila, de Laghouat, de Chlef, de Béjaïa, pour ne citer que ceux-ci, ont eu droit au quiz de culture mathématique et au Rallye mathématique animé par les membres du CIJM. Des moments particulièrement passionnants, durant lesquels ils se sont vraiment livrés à « décongeler » leur mémoire, afin de résoudre les énigmes et trouver des solutions à des exercices très bien choisis par les conférenciers. L’avant-dernier jour a été l’occasion aux participants de faire une visite guidée au mausolée de la Chrétienne et aux ruines romaines, deux sites historiques qui les ont séduits. Mme Samia Mehaddenne et M. Dehmous Hocine, professeur à l’université de Tizi-Ouzou, ont présenté le projet du club Animath- Algérie dans lequel ils ont fait part aux participants de cette initiative depuis son début jusqu’à son aboutissement au club formé initialement par des élèves de deuxième année secondaire en dépit de nombreuses contraintes liées à la formation de ces matheux issus de diverses régions du pays. À la clôture, la présidente du CIJM a animé une conférence intitulée  » Pourquoi faire les mathématiques du primaire à l’université ? ». Un thème qui a intéressé plus d’un. Des tableaux de participations ont été remis à tous. Ce rendez-vous a été une occasion de montrer les voies aux formateurs pour faire aimer les mathématiques, dès le jeune âge, aux enfants, car tout le monde s’accorde à dire que les mathématiques sont, actuellement, la bête noire de nos élèves.  « C’est une réussite d’autant plus que tout ce panel de mathématiciens et autres est prêt à relever le défi. Cette rencontre nous a permis aussi d’avancer dans le projet que nous avons lancé depuis plus de deux ans. Le constat est fait. Il faut seulement laisser les gens travailler et tout va venir. Je remercie, encore une fois, tous ceux qui ont contribué à cette réussite scientifique. La volonté existe, il faudra seulement d’autres soutiens de la part du ministère de l’Education nationale », a conclu Mme Samia Mehaddene.          

Amar Ouramdane 

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