Les villageois de la petite bourgade Bouhazem, relevant de la commune de Maâla, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ne savent plus à quel saint se vouer ni à quel responsable se plaindre.
Ces citoyens crient leur désarroi et leur impuissance, face à la détérioration qui affecte leur patelin, perché à plus de 800 mètres d’altitude. Ainsi, parmi les innombrables carences dont souffre ce bourg isolé la population demande, notamment, le raccordement de leur village à l’eau potable et au gaz naturel, ainsi que l’aménagement de leurs routes qu’ils disent impraticables. En effet et à propos de l’épineux problème du raccordement de leurs foyers au réseau d’AEP, bon nombre de villageois ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. « Nous sommes encore et toujours obligés de nous approvisionner en eau à partir d’une source située à une dizaine de kilomètres en contrebas », dira un habitant de ladite localité. D’autres citoyens, interrogés sur le sujet, pointent du doigt « l’indifférence » des autorités. « On est assoiffé alors que nous avons, au niveau de notre commune, l’un des plus grands barrages du pays!», déclarent-ils d’un ton désabusé. Concernant le raccordement au gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. « Des promesses, toujours des promesse, il n’y a que des promesses ! Ce n’est pas avec ça qu’on va se chauffer et cuisiner», lancera un jeune villageois. « Le pire nous l’endurons durant la saison hivernale lorsque nous nous lançons à la recherche de bonbonne de gaz », ajoute-t-il. Selon certains citoyens, pendant l’hiver dernier, le village n’aurait pas reçu la moindre bonbonne de gaz durant plus de deux semaines. « Même les bonbonnes de gaz butane font superbement défaut. Nous avons eu recours au bois pour cuisiner et nous réchauffer », dira un habitant avec un ton las et exaspéré. Et d’ajouter pour exprimer son ras-le-bol quant à cette situation pénalisante : « Pendant l’hiver dernier, comme tous les autres qui l’ont précédé d’ailleurs, nous avons vécu un véritable enfer ! Nous étions sans aucune défense contre le froid et la neige. Une misère noire! ». Autre carence répertoriée, celle liée à la défaillance, voire l’inexistence, à certains endroits, de l’éclairage public. « En dépit de plusieurs correspondances adressées aux autorités locales, nous continuons à vivre dans l’obscurité à tel point que les personnes âgées et les femmes s’interdisent carrément de sortir le soir», a-t-on déclaré. Interrogé sur d’éventuelles initiatives de l’APC pour régler ne serait-ce que la pénurie d’eau potable, nos interlocuteurs s’accordent, unanimement, à dire que leurs élus les ont carrément «abandonnés». «Personne ne se soucie de nous ! On est livré à nous-même. Nos soi-disant élus s’occupent de leurs intérêts personnels. Pour l’eau, on nous a promis, en juin 2011, de raccorder nos foyers au réseau d’AEP. En 2013, nos robinets sont toujours à sec», nous a-t-on indiqué. Récemment encore, ces mêmes villageois ont fermé le siège de leur APC, afin de s’indigner contre ce qu’ils considèrent comme du « mépris et de l’indifférence» de la part de leurs élus. En outre, le CW2, reliant cette localité au hameau d’Ouled Abdelouaheb et à tant d’autres localités de cette municipalité se trouve dans un état lamentable, sur plus de 8 kilomètres. « Le premier vice-président de l’APC nous a expliqué que le bitumage de la route ne pourrait se faire vu que les caisses sont à sec ! », notera un manifestant.
R. B.