Plus de 10 milliards de factures impayées

Partager

Les services de l’APC d’Amizour cherchent, désespérément, à trouver une solution pour recouvrer les 10 à 15 milliards de centimes de factures d’eau impayées durant ces douze dernières années. Un montant qui n’est pas du tout une « goutte d’eau dans l’océan » si l’on compare avec le budget alloué à la commune dans le cadre des PCD. Le non payement de ce liquide vital a commencé depuis 2001, pour que les impayés s’accumulent jusqu’à atteindre les 85%. Alors que les 15% restant, parmi les abonnés qui honorent leurs factures, sont les entreprises et les administrations publiques, apprend-on des responsables de la régie communale des eaux. « Nous devons faire une recette annuelle de 1 milliard à 1,5 milliards si les factures d’eau sont régulièrement payées. Mais avec cette situation qui se complique, il n’est plus chose facile d’aller convaincre les mauvais payeurs à régler leurs notes pour éponger leurs dettes », avoue Fatah Yahiaoui, maire par intérim d’Amizour. À cet effet, les responsables locaux traitent le dossier méticuleusement dans l’espoir de trouver un terrain d’entente avant de pouvoir récupérer l’argent de l’eau consommée. Une recette qui sera utilisée bien sûr pour faire face aux multiples pannes et fuites d’eau sur les 5 réseaux AEP de la municipalité.  Toutefois, la situation de non payement n’incombe pas seulement aux consommateurs, mais aussi aux responsables qui ont eu à présider aux destinées de la commune depuis 2001. Car, à voir la structure qui abrite la régie communale des eaux, ainsi que les conditions de travail de ses agents, on peut comprendre que l’on donne peu d’importance à la gestion du volet portant consommation de l’eau potable. « Comptabiliser la quantité d’eau consommée par abonné est la bonne manière de lutter contre le gaspillage de ce liquide vital et d’assurer une alimentation quotidienne et équitable », nous dira le responsable communal. Ce phénomène de gaspillage d’eau à Amizour est devenu monnaie courante depuis que les compteurs d’eau ne tournent plus, ou que la consommation n’est plus comptabilisée. À cet effet, le responsable de la régie communale a reconnu que son service n’a pas adressé de factures aux abonnés depuis janvier 2001, au motif du manque d’agents devant se charger de relever la note des factures. L’on peut dire que la responsabilité est partagée. Au moment où les pouvoirs publics investissent des sommes colossales pour améliorer la situation du secteur hydrique dans la commune d’Amizour, à l’instar des autres communes, l’eau est « servie » sans contrepartie d’un payement qui fera recette à la municipalité. Et si les responsables locaux continuent à cautionner cela, l’abonné mauvais payeur sera gaspilleur puis tricheur, puisque l’on parle dores et déjà de branchements illicites encouragés par une gestion chaotique de ce liquide vital qui affiche le prix le plus bas. Le recouvrement des factures impayées est désormais la bataille que devraient engager les services communaux pour instaurer une certaine rigueur à l’avenir, et c’est la seule solution qui permettra de réhabiliter le secteur d’eau.                              

 Nadir Touati 

Partager