“Le détournement des terres agricoles requiert toute notre attention. Des instructions ont été données pour débusquer tous les prédateurs du foncier. Des enquêtes préliminaires ont été déclenchées en attendant d’éventuelles informations judiciaires. Toute infraction sera traitée comme il se doit. Les travaux ont déjà commencé”. Ces propos de M. Lazizi Tayeb, procureur général près la cour de Bgayet, recueillis en marge du point de presse tenu par la cellule de communication de la cour vient alourdir un dossier déjà consistant se rapportant au foncier dont on dit qu’il n’existe pratiquement plus à Bgayet du fait de sa dilapidation. Les relents de scandale sont encore dans l’air avec l’affaire du DUCH démis de ses fonctions d’accaparement de terres. L’APW, de son côté, en a fait son cheval de bataille, allant jusqu’à citer les cas de détournement du domaine public maritime, industriels, particuliers, hôteliers, promoteurs immobiliers… Le citoyen perplexe, devant l’inflation des coûts du mètre carré s’interroge sur la facilité déconcertante avec laquelle certains s’octroient ou se font attribuer des terres. une manière de dire que pour certains cercles, le foncier existe bel et bien. Quitte à le chercher en bordure de mer, sur les rochers !Situant la portée de la conférence nationale sur la réforme de la justice, qui doit se tenir à Alger les 28 et 29 mars, rassemblant quelque 1 400 personnes entre participants et invités, M. Lazizi Tayeb a d’abord rappelé le caractère éminemment prioritaire d’un secteur longtemps malmené par la “vox populi” et nécessitant un dépoussiérage en règle. “Avant d’arriver à cette rencontre au sommet, des commissions régionales pour la réforme de la justice ont commencé à plancher sur la question, établissant un état des lieux réaliste et sans complaisance, faisant des recommandations sur la législation, le code de la famille, celui de la nationalité.L’autre volet important qui a retenu toute l’attention des commissions est le secteur carcéral qu’il s’agit d’humaniser en harmonie tant avec la législation algérienne que les normes internationales”, a ajouté M. Lazizi avant de continuer que : “L’humanisation vise aussi l’amélioration de l’ordinaire, des soins et surtout le respect des droits fondamentaux des prisonniers”.Le chapitre de la formation est l’autre pierre angulaire de la réforme. Il s’agit là, non seulement de réactualiser les connaissances des magistrats avec des stages ici et à l’étranger (une première !), mais aussi et surtout de préparer la spécialisation en tant que passage obligé, imposé par la nouvelle donne mondiale. Plusieurs promotions de gardiens ont été ainsi formées et versées aussitôt en milieu carcéral. L’objectif est de doubler au moins les effectifs. L’enjeu de la conférence nationale est de savoir quel est le chemin parcouru après 5 ans de mise en œuvre de la réforme. Le but étant d’arriver à une justice forte et équitable, à une justice de qualité !M. Benferha Larbi, président de la cour de Bgayet, lui, s’est attardé sur les progrès et l’avancée de la justice locale dans les prestations qu’elle fournit aux citoyen, en ce qui concerne notamment les documents administratifs. De même, les retards, objets de tant de récrimination dans le traitement des dossiers de justice ont été considérablement ramenés à des delais raisonnables. Ainsi, de la flopée de dossiers criminels, il ne reste que 10 dossiers à traiter. “Une bonne justice, c’est celle qui applique ses décisions”, dira pour terminer, M. Lazizi.
Mustapha R.