L’aveu du CLA !

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«Le phénomène de la corruption pose des défis au secteur de l’éducation, comme à d’autres sphères de l’économie et de la société en Algérie », a déploré le conseil des lycées d’Algérie (CLA) dans un communiqué. « Les histoires de détournement de fonds publics, d’abus de position de la part de directeurs d’écoles ou d’enseignants, de collecte de droits scolaires illégaux, de dessous de tables versés par les parents pour faciliter une inscription dans une école réputée ou embellir un carnet de note, de fuite de sujets d’examens, d’achat de diplômes de tricherie générale », sont entre autres les sujets sur lesquels revient le CLA. Sur ce dernier registre, cette entité syndicale estime, dans le même communiqué que « l’avenir de l’école algérienne ne présage rien de bon, étant donné que dans les écoles, c’est la vente des places lors des inscriptions, l’achat des diplômes, la modification des bulletins de notes, la sollicitation des faveurs des enseignants. De façon globale, aucun établissement scolaire de cet Etat d’Afrique du Nord ne semble être à l’abri du phénomène de la corruption, qui est plus accentué dans les écoles des villes ». « La corruption dans l’éducation est particulièrement dommageable, car elle met en danger l’avenir social, économique et politique d’un pays », a-t-il encore indiqué. Selon la même source, « le secteur de l’Education nationale semble être le plus touché par ce fléau, quand on sait que les notes et les inscriptions dans certains lycées réputés pour leur résultats se marchandent. L’orientation elle-même vit le calvaire de la corruption… ». Les enseignements du secondaire, et même du supérieur, ajoute la même source, sont si atteints par ce qu’on nomme couramment la  »crise de l’école » qu’ils sont sujets à des troubles récurrents, générés par une corruption rampante, et ont recours à des départs massifs vers d’autres professions ou à la retraite.  En 2012-2013, le secteur de l’Education a enregistré au moins 4 000 départs volontaires d’enseignants du secondaire et 2 000 à 3 000 du primaire, à cause de la corruption qui frappe le secteur de l’éducation, un secteur vulnérable, dans la mesure où il représente une part importante du budget de l’Etat en Algérie. Pour endiguer la corruption au sein des lycées, le CLA appelle les pouvoirs publics à créer des commissions d’inscription des élèves, et des cellules d’étude des dossiers d’admission dans différentes classes des établissements secondaires du pays. A cette mesure, s’ajoutera la création des commissions d’attribution des marchés auprès de ces établissements. Elles seront présidées par des personnes ne faisant pas partie de l’administration de l’éducation nationale. Un séminaire national sur la gérance dans le secteur de l’Education et son rôle dans la promotion de la culture de l’intégrité doit être organisé. Cette rencontre, explique-t-il, peut établir une plate-forme de sensibilisation et de promotion du dialogue autour de la prévention de la corruption.  Le CLA fera savoir en outre qu’il faut insister sur l’importance de la mise en place d’un programme national où seront incluses les valeurs de l’intégrité et la lutte contre la corruption. D’après le CLA, « Ce programme devrait favoriser la promotion des valeurs de l’intégrité et de la bonne gérance à travers une conception pédagogique, basée sur l’analyse des besoins et l’adaptation des discours selon les catégories ciblées ». 

L.O.CH

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