Après moult tergiversations sur la date et le lieu de la réunion du Comité central du FLN, le doute semble aujourd’hui dissipé et l’on s’acheminerait directement vers la tenue d’une seule réunion pour l’élection d’un nouveau secrétaire général, aujourd’hui et demain, à l’hôtel Aurassi.
Poste resté vacant depuis le 31 janvier dernier, suite à la destitution de Abdelaziz Belkhadem. L’incertitude n’est plus de mise, selon plusieurs membres du comité central, et le duel, à fleurets mouchetés, entre Belayat et Boumahdi, pour le lieu de la réunion, est revenu au dernier cité soutenu en cela par l’autorisation officielle du ministre de l’Intérieur. Il est clair que cette réunion, attendue depuis des mois par les militants pour le motif que l’ancien parti unique, de par sa représentativité dans les institutions de l’Etat et le poids dont il se revendique, ne saurait se prévaloir du climat délétère qui règne dans ses rangs, en raison de l’absence d’un secrétaire général, à quelques mois de la tenue de l’élection présidentielle de 2014. Si l’absence du Président de la République de la scène politique, en raison de sa maladie, a, disons-le, justifié ce retard dans la désignation d’un successeur à Belkhadem, elle aura surtout engendré un climat de cacophonie au sein de ce parti, tiraillé entre les saines ambitions des uns et les tentations viles des autres. C’est ainsi qu’au coeur de ce méli-mélo partisan, deux clans se sont distingués. Le premier, composé de membres du bureau politique, est regroupé derrière Abderrahmane Belayat, le coordinateur du parti. Il est notamment composé d’anciens artisans de l’éviction de Belkhadem, tel Abdelkrim Abada, et en face se tient le groupe des « redresseurs », conduit par Ahmed Boumehdi, membre du bureau de la dernière session du comité central. Ces derniers soutiennent la nomination d’Amar Saadani au poste de secrétaire général. Ce dernier n’est pas un inconnu : Ex-président de l’Assemblée entre 2004 et 2007, Amar Saadani est un homme qui traîne des casseroles et pas des moindres. Il aurait été impliqué à maintes reprises, dans des affaires de détournement d’argent public. En retrait de la vie politique depuis sa disgrâce en 2007, lorsque Abdelaziz Bouteflika avait mis un véto à sa candidature à la députation, Saadani revient désormais sur le devant de la scène. Selon des indiscrétions, « Amar Saidani sera officiellement «coopté» aujourd’hui à la tête du FLN, en dépit du fait que le Conseil d’Etat fut saisi par des Moudjahidin pour revoir le coup de force dont bénéficie ce dernier. L’on a appris, dans le même ordre d’idées, que ce dernier se verrait conforté par un soutien de taille, celui de l’ex-secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem. L’ancien chef du gouvernement, destitué le 1er février dernier, de son poste de SG, à l’issue de la très mouvementée session du comité central, la dernière en date d’ailleurs, a fait savoir qu’il n’assistera pas à la réunion d’aujourd’hui (voir encadré), tout en souhaitant que la session soit présidée par le membre du comité central le plus âgé. C’est peu dire donc que d’affirmer que l’issue de cette réunion est presque déjà ficelée, mais si aucun consensus clair ne se dégageait, le FLN, déjà miné par de vieilles dissensions internes, se présenterait encore plus affaibli dans les starting-blocks de la présidentielle 2014. Face à des islamistes en ordre de bataille, l’ancien parti unique aura plus que jamais besoin de cohésion et de sérénité.
Ferhat Zafane