Après le mouvement associatif, qui a interpellé le wali pour trouver un dénouement rapide au litige qui entoure le projet d’implantation d’un lycée à Ighram, c’est au tour du bureau de wilaya de l’Union nationale des paysans algériens de se mettre de la partie, en s’impliquant dans l’affaire opposant l’APC à la famille Daoudeddine. Dans une déclaration datée du 26 du mois courant, les membres de ce bureau apportent leur soutien à ladite famille, propriétaire du terrain agricole objet du litige. Ils accusent le maire d’abuser de son autorité pour exproprier et déshériter une noble famille composée d’une cinquantaine d’âmes. Ils reprochent également à ce dernier de vouloir toucher la sensibilité des citoyens en évoquant, à travers la presse, le refus et l’opposition de cette famille à la construction d’un lycée, occultant les différents dons de terrains de cette même famille pour la réalisation d’une école primaire, d’un collège, d’un cimetière et d’une unité économique, sans aucune compensation financière. La famille avait également renoncé à plusieurs hectares ayant servi dans le cadre de la révolution agraire. En se déclarant protecteurs des intérêts sociaux professionnels des paysans, les rédacteurs appellent à l’arrêt du harcèlement médiatique et politique que subit cette famille révolutionnaire qui a formé beaucoup de cadres, dans la zaouïa de la région. L’un des membres de la dite famille a, en effet, été envoyé en Tunisie par le colonel Amirouche pour assurer un enseignement aux moudjahidine. Quant à l’agression dont a été victime l’édile communal de la part d’un des membres de la famille Daoudeddine, elle ne serait, selon les signataires de la déclaration, qu’une réaction instinctive, héritée de ses parents qui ont combattu le colonialisme. L’agresseur ne voulait, en effet, que combattre « la hogra » du maire. En dénonçant les agissements de certains élus qui s’ingèrent dans les affaires de la commune, relevant des prérogatives de l’administration, et en soutenant le wali pour sa sagesse et l’esprit de dialogue qu’il a instaurés pour éviter des situations dramatiques, ils suggèrent aux membres de la coordination des villages, accusés d’être manipulés par la mafia du foncier, d’inciter le président de l’APC à présenter des excuses à cette famille pour violation de propriété dont sont victimes ces quatre fils de Chouhada. En conclusion de leur déclaration, ils appellent à la protection des terres agricoles, en délocalisant, d’ores et déjà le projet sur un terrain marginal disponible au niveau de la commune, au respect de la réglementation par le maire et ses pairs, et enfin à l’apaisement des esprits afin que règnent l’entente, la compréhension et le respect mutuel entre les habitants et éviter, ainsi, les dépassements pouvant engendrer des troubles et semer la division parmi la population d’Ighram aux valeurs paysannes nobles et perpétuelles.
A. Gana
