Amar Saidani, nouveau patron du FLN

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Amar Saidani, ancien président de l’Assemblée populaire nationale, a été plébiscité avant-hier jeudi, nouveau secrétaire général du FLN, lors de la  réunion du comité central du parti. 

àgé de 63 ans, M. Saïdani était le seul candidat à ce poste, resté vacant depuis le retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem, en janvier dernier. Selon certains membres du comité central, Saidani aurait bénéficié du soutien «indirect» de l’ex-SG qui a décidé de ne pas se porter candidat, mais qui a appelé les membres du CC à se rendre à El-Aurassi pour préserver « l’unité des rangs et la primauté de la raison ». On aurait même laissé entendre, dans les couloirs de l’hôtel El-Aurassi que « le nouveau SG du FLN, qui n’a pas l’ambition politique de se présenter comme candidat, serait en train de baliser le terrain pour la candidature de Abdelaziz Belkhadem, qui, lui, n’a jamais caché ses ambitions présidentielles pour 2014 ». Toutes ces supputations ont été suivies d’autres, tant l’homme suscite beaucoup d’interrogations parmi les membres du comité central de l’ancien parti unique.Numériquement, plus de 270 sur les 340 membres du comité central du FLN étaient présents à la session, qui a été précédée d’une véritable bataille juridico médiatique entre les partisans et les opposants de la convocation d’une telle réunion. En effet, alors que le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative, avait ordonné la veille en fin d’après-midi, l’annulation de l’autorisation accordée pour la tenue de cette réunion, un tribunal de la capitale a autorisé jeudi matin, la reprise des travaux de la 6ème session du comité central. Or, il y a moins d’une semaine, le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, avait confirmé la délivrance d’une autorisation aux initiateurs de la session du comité central, expliquant qu’une session de cet organe est convoquée soit par le secrétaire général du parti soit par les deux tiers des membres du comité. Par ailleurs, celui qui faisait office de coordonnateur du bureau politique du FLN, Abderrahmane Belayat, et non moins chef de file des opposants, avait estimé que seul le coordonnateur est « habilité » à convoquer une réunion du comité central, conformément à l’article 9 de son règlement intérieur. En définitive, la réunion a pu avoir lieu à l’hôtel El-Aurassi et Amar Saidani fut plébiscité à main levée nouveau secrétaire général en remplacement de Abdelaziz Belkhadem, aujourd’hui tapi dans l’ombre, à l’affût, dit-on, d’une hypothétique reconversion. Signalons que peu avant le vote à main levée, un consensus global s’était dégagé sur la candidature de Saïdani, seul candidat, après le retrait des autres postulants, dont Mustapha Maâzouzi, qui s’est finalement retiré de la course, pour « préserver l’unité du parti et dans l’intérêt du pays », a-t-il justifié. De son côté et en marge de la réunion du CC, Belayat avait déclaré aux journalistes : « Le Conseil d’Etat a annulé l’autorisation accordée au groupe de Boumehdi pour l’organisation de cette réunion, d’où son caractère illégal », avant de qualifier d’ »illégitimes » les résultats qui allaient en découler. Mais ceci n’a pas empêché le secrétaire général du parti, fraîchement élu, de tenir un tout autre langage en indiquant, à l’issue de son  plébiscite, qu’il s’engageait à «  unifier et resserrer » les rangs du FLN en ces termes : «  Je m’engage à oeuvrer à unifier les rangs du parti et à instaurer la réconciliation entre les militants que j’invite à s’éloigner de tout ce qui peut contribuer à semer la discorde et la division ». Toujours dans son discours  de victoire, Saïdani, considéré comme un homme du sérail, a remercié ses partisans tout en qualifiant ses adversaires de « minoritaires ». Ceci a donné matière à réflexion à ses  partisans, lesquels  entendent reprendre les commandes du parti, qui détient 221 sièges sur les 462 de l’Assemblée nationale. Nul n’ignore que le FLN était pris en otage depuis des mois, suite à la rivalité entre deux tendances qui se disputaient son contrôle, en vue, croit-on savoir, de la Présidentielle de 2014. Belkhadem a été évincé justement parce qu’il était accusé de vouloir garder la mainmise sur le parti, d’avoir institutionnalisé la « Chkara » pour tout éventuel candidat aux élections communales ou législatives. Et il se trouve que l’élection de Saïdani n’a  pas calmé la crise au sein du parti. Pour rappel, le FLN avait connu en 2003 une crise similaire qui avait conduit à la démission de son secrétaire général de l’époque, Ali Benflis, suite au bras de fer entre son clan et celui proche de la mouvance présidentielle. Quoi qu’il en soit, et malgré l’élection de Saidani au poste de SG, dans une atmosphère de déchirement interne, le FLN avise certains cadres du parti, « n’est pas sorti de l’auberge » à quelques mois de la présidentielle.                                                                                                                                

 Ferhat. Zafane.  

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