»Hausse à 30 DA le litre de lait »

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Les producteurs et transformateurs de lait exigent la libéralisation des prix. En attendant, ils demandent de passer de 25 DA, prix administré par l’Etat, à 30 DA, soit une augmentation de 5 dinars. Certains estiment que le prix réel de l’unité revient à plus de 40 dinars eu égard aux augmentations des coûts enregistrées sur plusieurs produits constituant les éléments principaux pour la production du lait. L’arrêt de la subvention accordée par l’Union européenne aux exportateurs de matière première qui sera effective dès le mois prochain, ne fera qu’alourdir encore plus la facture d’importation pour notre pays, estimée actuellement à 600 millions de dollars, selon Boulnouar, représentant de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) intervenu hier à l’issu de leur forum organisé cette fois-ci sous le thème « La production du lait en Algérie ». Invité pour donner son avis sur le sujet, M Seray Kamel, gérant de la société privée Mitidja Laitages, une Eurl sise à Boumerdès, a fait savoir que la production nationale en matière première est très insignifiante par rapport a ce qui est importé. Selon lui, la production locale ne dépasse pas les 8 %. Le reste, soit plus de 80 % est importé, notamment des pays européens et d’Argentine. D’après l’orateur, la croissance de la facture des importations est due principalement à l’absence d’une politique nationale susceptible de revaloriser le créneau de la production laitière. Chose qui a également constituée une entrave pour investir dans la production des dérivées du lait tels que le beurre et le fromage, souligne de surcroît Seray. Ce dernier déplore l’existence de plusieurs problèmes qui freinent leur activité. Pour reprendre ses dires, l’année 2005 a été « une année noire » pour la majorité des producteurs, notamment ceux qui ont fraîchement investi le domaine. Le manque de communication, l’augmentation du prix de la matière première telle que la poudre et celui du le gasoil, la mauvaise organisation de l’opération de collecte et de distribution sont, entre autres ce qui représente le lot des problèmes auxquels ils sont confrontés au quotidien. « Il est nécessaire de donner plus d’impulsion à la production locale et surtout à l’élevage des vaches laitières si nous voulons améliorer la qualité de nos produits et arriver à répondre au besoin national » plaide le gérant de Mitidja Laitages en expliquant que le lait du cru est de meilleure qualité que le lait industrialisé. Le premier est composé de 25 g de matières grasses/litre alors que l’autre est constitué de 15 g de matières grasses /litre. De son côté, M. Abderrezak Zerouki, éleveur de vaches laitières et collecteur de lait, convié lui aussi par l’UGCAA, a appelé à ce que le gouvernement leur apporte plus d’appui afin de pouvoir « persévérer » dans leur activité. Les espaces verts pour élevage leur font défaut, ajoutera-t-il avant de s’insurger contre la cherté des aliments du bétail.  » L’aliment du bétail nous revient à 24 000DA le quintal » a-t-il précisé en concluant que la consommation de la vache est estimée à 10 kg/jour. Pour finir, il y a lieu de souligner que l’UGCAA a décidé de mettre en place une commission qui se chargera de ce dossier. Elle aura pour tache d’élaborer un rapport englobant tous les problèmes qui entravent la production du lait et de le soumettre par la suite à toutes les instances concernées, en premier lieu le ministère de l’agriculture.

Wassila Ould Hamouda

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