Outre le taux d’abstention de 70 % que l’on retiendra de cette échéance, un deuxième élément apparaît. A savoir qu’au sein des APC, rares sont les majorités absolues.Ainsi, dans la wilaya de Béjaïa mis à part 8 d’entre elles, les communes n’ont pas vu l’émergence d’une majorité, tout comme l’APW d’ailleurs. Seules deux listes d’indépendants (Tazmalt et Derguina) et six du FFS peuvent gérer leurs communes dès l’installation des présidents. Il faut peut-être souligner que ni le RCD, ni le FLN n’ont arraché de majorité absolue dans aucune APC sur les 52 en jeu. A Béjaïa donc, il se trouve 44 APC à majorité relative sur lesquelles plane le spectre du blocage. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la situation n’est guère plus reluisante. Sur les 67 communes que compte la wilaya, seulement 23 d’entre-elles se sont dotées de majorité absolue.Le parti d’Aït Ahmed en compte à son actif 10, le RCD 5, tout comme les listes d’indépendants et enfin le FLN avec 3 communes. Ainsi 44 APC sur les 67 sont dépourvues de majorité relative. Le chiffre 44 que l’on retrouve aussi bien à Béjaïa qu’à Tizi Ouzou, est peut-être un indice ou un signe que l’on n’arrive pas encore à décrypter. Dans la wilaya de Bouira, hormis le RND qui a raflé la commune d’Aghbalou avec une confortable majorité, ni le RCD ni le FFS n’en ont obtenu. Les deux communes de Boumerdès, à savoir Chabet El Amer et Naciria n’ont pas connu elles aussi de majorité absolue. Après cette lecture sommaire des scores et résultats, il est tout de même étonnant de lire les communiqués d’autosatisfaction des partis politiques, dans lesquels ils clament leur victoire.Le FFS, plus vieux parti de l’opposition, a remporté à travers les 4 wilayas 26 APC avec une majorité absolue sur les 126 en jeu. Le RCD, que certains “analystes” et sa direction présentent comme un des gagnants de cette élection, a “raflé” 5 APC avec une majorité absolue sur les 126 concernées.En réalité, les partis politiques, notamment le FFS et le RCD, entretiennent l’amalgame entre la notion de “majorité absolue” et celle de “majorité relative”. Car il y a une sacrée différence entre ces deux réalités que produisent les urnes, et selon la notion imposée, la lecture diffère. Obtenir une majorité absolue veut dire que notre suprématie ne souffre d’aucun doute, au contraire de la majorité relative où notre influence est…relative.Dans ce dernier cas, même si le code communal nous octroie la présidence de l’APC, donc l’installation du maire, il n’en demeure pas moins que sans majorité, notre victoire s’arrêtera à la cérémonie d’installation. Car les élus de l’opposition bien plus nombreux que ceux du maire pourront bloquer la moindre délibération de l’assemblée par leur vote majoritaire. Ainsi, un parti qui a un maire n’a pas forcément la mairie.
Cherif Amayas