Juste avant de rejoindre le stage de la sélection nationale d’athlétisme, organisé à Sétif par le comité olympique algérien, nous avons accosté, le talentueux sportif et espoir de l’athlétisme béjaoui, Bouanani Amine, qui a bien voulu nous parler de son parcours exceptionnel de la saison dernière et de ses ambitions futures.
La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous nous récapituler vos résultats de la saison 2012/2013 ?
Bouanani Amine : J’ai été sacré champion d’Algérie des Cadets dans l’épreuve du 110 m haies et vice-champion d’Algérie aux épreuves combinées. J’ai récolté deux médailles d’argent aux championnats arabes qui se sont déroulés en Egypte, et réussi à décrocher mon ticket pour les championnats du monde d’athlétisme (cadets) qui se sont déroulés en Ukraine.
Votre participation au championnat du monde n’a pas été à la hauteur de vos attentes, que s’est-il passé ?
Pour commencer, je veux signaler que notre préparation n’était pas du tout à la hauteur de l’événement. Nous avons eu droit, en tout et pour tout, à juste une semaine de stage à Alger pour préparer un événement aussi important que le championnat du monde en Ukraine. Nous allions pourtant y affronter les meilleurs espoirs de l’athlétisme mondial. Nous nous sommes néanmoins donnés à fond, mes coéquipiers et moi, mais nous n’étions pas très en forme. Encore une fois, notre préparation n’a pas été suffisante.
Et au niveau local, avez-vous tous les moyens nécessaires au club ?
De ce côté-là je peux vous affirmer que mon club, le MBB, est aux petits soins avec moi. Je ne manque absolument de rien. Les dirigeants et les entraîneurs se donnent vraiment à fond pour la bonne prise en charge des athlètes d’élite de la section. Et les résultats probants réalisés par le club ces dernières années attestent du sérieux qui règne au MBB.
Vous allez prendre part à un stage de 10 jours avec la sélection nationale au centre de préparation olympique de Sétif. Quel est l’objectif de ce rassemblement ?
Effectivement, nous avons été convoqués mon entraîneur, Coach Bakouri Fatah, et moi, pour participer à ce stage d’entraînement organisé par le comité Olympique pour préparer les qualifications aux jeux olympiques de la jeunesse qui auront lieu en juillet 2014 en Chine. C’est une bonne initiative. C’est justement ce qui nous a manqué l’année passée. Nous avons besoin de multiplier les stages de préparation peut améliorer le niveau technique des athlètes. D’autant plus que cette fois-ci je serai accompagné de mon propre entraîneur du club, contrairement aux stages et déplacements précédents, en Egypte et en Ukraine.
Vous avez pris part à plusieurs joutes internationales, comment voyez-vous la place de notre pays sur l’échiquier mondial d’athlétisme ?
Pour dire la vérité nous sommes vraiment en retard. Ceci pour deux raisons principales. La première est que les autres pays donnent de gros moyens, pas seulement aux seniors, mais ils accompagnent et encadrent leurs petites catégories, dans leur évolution. Ils savent qu’un bon athlète se forme et développe ses qualités à son jeune âge, pour confirmer après en seniors. La deuxième raison est que dans les autres pays qui dominent la discipline, l’élite sportive bénéficie d’un réaménagement dans leur emploi du temps scolaire, un système qui permet de s’entraîner la matinée et en fin d’après-midi. Entre les deux séances d’entraînements, ils suivent un cursus scolaire bien adapté. Chez nous, j’ai en effet bénéficié du système de la classe sport-études, au CEM, ce qui me permettait de sortir de l’école à 15h tous les jours pour aller m’entraîner. Mais maintenant que je suis au lycée, il n’y a plus ce système de sport-études. Je sors toujours à 17h30, comme tous les lycéens. Je me demande comment je vais trouver du temps pour m’entrainer et réaliser mes objectifs.
Jusque là êtes-vous satisfait de votre carrière sportive et de son évolution ?
Même si je suis convaincu que j’aurais pu faire mieux, dans l’ensemble je suis satisfait. Je suis encore jeune, avec mon entraineur et mon club le MBB nous avons tracé des objectifs à moyen et long terme.
Vos objectifs pour la nouvelle saison ?
Mes objectifs sont les différents championnats nationaux, le championnat maghrébin et les jeux africains qualificatifs aux jeux olympiques de la jeunesse qui auront lieu en chine Inchalah. Et j’ai aussi envie de battre les records d’Algérie du 110 m haies et des épreuves combinées cadets. Mon ambition est d’honorer mon club, le MB Béjaïa.
Vous avez quelques choses à ajouter ?
Oui bien sûr. Je tiens à réaffirmer mon intention de faire mon possible pour bien représenter l’athlétisme béjaoui. Je voudrais également remercier tout les entraîneurs du MBB qui me soutiennent et qui m’encouragent, en particulier mon entraîneur Bakouri Fatah, qui se sacrifie énormément pour élaborer un programme d’entraînement de qualité et améliorer mon niveau. Je remercie les dirigeants du MBB qui sont tout le temps derrière moi, à leur tête le manager du club, El Djoudi Messaoudi, qui, malgré son âge, est toujours aussi motivé pour la réussite des athlètes et du club. Cela fait vraiment plaisir à voir. Je remercie tous les athlètes du MBB qui me supportent et qui m’encouragent durant mes compétitions et bien sûr je n’oublierai pas de remercier ma famille qui me soutient énormément, surtout ma sœur Zehira, une grande championne en athlétisme. C’est elle qui m’a donné envie de faire ce sport, alors que j’avais à peine 9 ans. Un grand merci également au journal La Dépêche de Kabylie.
Entretien réalisé par
Zahir Hamour