Sale temps pour les agriculteurs et les éleveurs

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Les violents orages de ces trois derniers jours ont causé des dégâts importants dans la commune de Draâ El Mizan.

Les principales avenues de la ville ont été submergées d’eau dès le premier orage de mercredi, et le phénomène n’a cessé de s’amplifier depuis, notamment dans la nuit de jeudi à vendredi. Conséquences: avaloirs entièrement obstrués par des gravats et des tas de boue se sont entassés à tous les coins. Des bourrasques de vent violentes ont même arraché des toitures et des antennes paraboliques. Jeudi, aux environs de dix-huit heures, la ville fut entièrement plongée dans le noir. Aucun véhicule ne pouvait circuler. Du côté des principaux axes routiers (RN 25, 30 et 68), des troncs d’arbres ont bloqué la circulation dans divers endroits. Sur la RN 68 vers Tizi-Gheniff, il a fallu l’intervention des éléments de la protection civile pour ouvrir la route. D’ailleurs, ces services ont déclenché leur plan d’intervention d’urgence, étant sollicités de toutes parts.  De nombreux dérapages de véhicules nous ont été signalés. Fort heureusement, seuls des dégâts matériels ont été déplorés. Mais ceux qui ont le plus pâti de ce brusque changement de temps, ce sont les maraîchers, les éleveurs et les oléiculteurs. Des champs entiers de pastèques ont été submergés par des eaux. « Les pertes sont énormes. Il ne reste rien de ce champ. A peine la récolte a-t-elle été entamée, que tout fut endommagé par les eaux. Au retour du soleil, toutes les pastèques vont éclater. Les pertes vont s’élever à des millions de centimes. C’est fini. Il n’y a plus rien à en espérer », nous dira ce maraîcher de la vallée de Draâ El-Mizan. Tout comme notre interlocuteur, ils sont nombreux à déjà déclarer faillite. De leur côté les éleveurs et les autres agriculteurs n’ont pas été épargnés par les intempéries. Ils ont perdu tout leur foin qu’ils n’avaient pas encore bottelé. « J’attendais une moissonneuse-batteuse qui devait arriver, pour botteler tout ces amas de foin que vous voyez. Hélas, tout est inondé », se lamente cet agriculteur d’Azru N’Tamarth. Un autre nous dira que plusieurs dizaines de bottes ont été touchées par la pluie : « Dès que l’orage a éclaté nous avons fait tout pour les recouvrir avec des bâches. Malheureusement, nous n’en avons pas eu le temps. La violence des vents et les pluies orageuses nous ont pris de court. J’ai plus de cent bottes qui ont été abîmées », nous confiera notre interlocuteur, accablé. Dans les villages de toute la région, c’est une véritable catastrophe dans les figueraies. « La saison est finie pour nous. Les quelques figues qui commençaient à mûrir sont entièrement endommagées. Je peux vous dire que je n’ai pas encore cueilli ne serait-ce qu’une dizaine de kilos de fruits de cette figueraie. D’abord, ils ont tardé à mûrir, puis ces orages sont arrivés pour tout détruire », se lamente cet agriculteur du village El Ançeur. Effectivement, on ne voit nulle part ces claies réservées aux figues sèches. C’est une saison difficile pour de nombreux agriculteurs qui comptait sur la vente des figues aussi bien fraîches que sèches. Le constat est le même du côté des oléiculteurs qui redoutent déjà une mauvaise saison : éA la floraison, on croyait que la saison allait être abondante. Aprésent, nous sommes beaucoup moins sûrs. Les vents ont fait tomber presque toutes les olives. Cela s’en ressentira sensiblement dans la quantité d’huile qui sera produite, et par ricochet dans les prix », nous explique un oléiculteur d’Ath Boumaâza, sur les hauteurs de Frikat. Même les labours semailles pourraient être retardés à cause de ces pluies. En effet, les engins agricoles ne pourront accéder aux champs boueux. Et ce n’est pas encore fini, la météo prévoit l’arrivée d’autres orages.

Amar Ouramdane

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