Entre grève et réinscriptions

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Premier jour de réinscription, premier jour de grève, à l’université de Béjaïa qui a ouvert ses portes, hier, sur fond de contestation.

En effet, le département de génie électrique a été fermé par les étudiants, dès avant-hier, 2 septembre, jour prévu pour les réinscriptions et le début des cours dans ce département. Les raisons de cette grève, avant même l’entame des cours, reviennent au fait que plusieurs étudiants se trouvant en phase de spécialisation se sont vus « imposer » des spécialités non souhaitées, a-t-on appris sur les lieux. Le département en question, indique-t-on, recouvre deux filières principales, l’électromécanique et l’électronique, vers lesquelles ont été orientés les quelque 1 000 étudiants de deuxième année. Les étudiants grévistes contestent les conditions d’accès à la spécialité électromécanique, jugées « draconiennes », du fait, selon eux, qu’elles ne profitent qu’aux majors de promotion, contrairement aux années précédentes où l’accession était plus souple. Encore, ils estiment que c’est cette filière qui permet d’épouser les meilleurs spécialités, telle que l’automatisme, les réseaux ou encore l’électromécanique elle-même. « Nous sommes sidérés de voir l’administration décider à notre place pour notre avenir. C’est inconcevable de voir que la majeure partie des étudiants sont mécontents des choix qui leur ont été attribués, alors qu’il y a moins de 20% qui se disent satisfaits de leur spécialité. Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est que les études n’ont désormais aucun goût pour moi », martèle, dépité un étudiant gréviste. En revanche, pour ceux qui ont eu plus de chance, l’affaire est une question de compétence et d’efforts fournis. « On m’a exhaussé mon choix parce que j’ai travaillé dur pour l’avoir », estime, pour sa part, un étudiant qui est venu se réinscrire en spécialité électromécanique. Il se rajoute à cette tension, le durcissement des conditions d’accès au master qui, faut-il le préciser, reste un problème inhérent à presque tous les départements de l’université de Béjaïa. Hier, au moment où les portes dudit département sont bloquées, une délégation a été désignée parmi les grévistes pour aller à la rencontre du recteur de l’université de Béjaïa, pour lui demander d’intervenir pour « revoir les conditions d’accès aux spécialités et au master », a-t-on informé. Au vu de cette situation, des actions semblables pourraient être observées au niveau de plusieurs départements qui connaissent des problèmes similaires. Chose qui peut compromettre la rentrée universitaire devant, cette année, débuter à partir du 02 septembre pour plusieurs départements, de l’annonce même du recteur. Cette rentrée « précoce » serait le vœu exhaussé des étudiants et même des enseignants qui se sont plaints, à maintes reprises, des retards dans l’affichage des PV et du report des examens de rattrapage que causent les rentrées en octobre, voire parfois en novembre.

M.H.Khodja

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