Les prix varient d’un quartier à un autre à Béjaïa

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Bachir, la quarantaine, agent de sécurité dans une administration et père de trois enfants scolarisés dans le primaire, se tient la tête dans un magasin d’habillement à Aamriou. « Ce n’est pas possible », se plaint-il au commerçant en prenant à témoins les clients du magasin. « 27 300 DA pour habiller trois gamins ! Ce n’est pas possible », répète-t-il. En ajoutant : « Je vous jure que mon salaire ne dépasse pas les 18 000 DA et près de la moitié de la paie, du mois d’août, est déjà partie rien qu’en nourriture et en cadeaux pour les fêtes. Sincèrement, je croyais que le tout ne dépasserait pas un million de centimes ». Le commerçant fait la moue et fronça les sourcils en disant : « Que voulez que je vous fasse ? La vie est chère pour tout le monde. Vous avez pris trois paires de chaussures à 3 500 DA la paire, soit un total de 10 500 DA, plus trois pantalons à 3 100 chacun, total de 9 300 et trois tricots pour la somme de 7 500, soit un total de 27 300. Vous avez choisi la qualité il faut en payer le prix ». Regardant la mine défaite de ses enfants, le client fini par proposer au commerçant de lui payer 10 000 DA tout de suite et le reste vers le 20 septembre. Tout en emballant les achats, le commerçant ne s’est pas empêché tout de même de faire remarquer au client qu’il aurait d&ucirc,; puisqu’il n’a pas assez d’argent de s’adresser aux magasins qui vendent des produits de moins bonne qualité et moins chères. Dans certaines librairies qui sont dores et déjà prises d’assaut par les parents d’élèves, les prix vont du simple au triple, voire plus. Un cahier de 192 pages qui coûte 75 DA dans une modeste libraire à Ighil Ouazoug, est vendu à pas moins de 200 DA dans une librairie au centre ville. Le prix d’un simple crayon, varie entre 10 et 80 DA. Celui d’une équerre ou d’un rapporteur d’écolier, va de 7 à 55 DA. Et les prix n’augmentent pas seulement en fonction de la qualité du produit, mais le quartier où se trouvent le magasin et son achalandage y est aussi pour beaucoup. Les cartables aussi, il y en pour tous les prix et pour tous les goûts. Leurs prix tournent autours de 800 DA et grimpent jusqu’à la hauteur de 10 000DA, soit plus que la moitié du SMIG. Le prix des blouses, en revanche, semble se stabiliser entre 800 et 1 500 DA, selon la qualité du tissu.  La rentrée scolaire n’a pas encore eu lieu, donc les parents qui se précipitent dans les librairies ne savent pas encore ce que les enseignants vont demander d’acheter à leurs enfants. Mais ayant grandi dans les pénuries de tout, les parents ont, comme une seconde nature, cette angoisse de ne rien trouver au dernier moment. 

B. Mouhoub.

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