Djaâfer Aït Menguellet a été jeudi dernier, l’hôte du village Ilyiten, dans la commune de Saharidj. Invité par le comité des sages ainsi que par le collectif des étudiants dudit village, le fils de l’illustre Lounis n’a pas hésité à répondre à la sollicitation des villageois pour s’y rendre et partager avec eux un moment de joie et de convivialité. Arrivée aux environs de 10h, l’étoile montante de la chanson kabyle a été accueillie, chaleureusement, par les At Yilyiten. Des jeunes, des moins jeunes ainsi que des vieux ont été là pour recevoir l’enfant d’Ighil Bwamas. Humble, Djaâfer a échangé presque la majorité des citoyens des amabilités et s’est prêté à une prise de photos souvenir avant qu’il ne soit guidé vers Tala, cette source à l’eau douce qui constitue un repère historique du village. Puis, en compagnie de beaucoup de ses fans, l’artiste se rend chez Bouzid, pour s’entretenir avec les citoyens et bien sûr partager un déjeuner traditionnel avec eux. Là aussi, les présents n’ont pas manqué de faire des éloges à Djaâfer pour sa disponibilité et sa présence dans le village tout en lui insinuant l’utilité de la visite de son père dans cette localité. Promesse justement avancée par l’hôte des At Yilyiten qui dira : « Dès le retour de mon père au pays, je vous promets qu’il vous rendra visite ». Très ému de l’accueil qui lui a été réservé Djaâfer lance dans la foulée : « Vraiment, je ne m’attendais pas à tout cet accueil. J’ai pensé que je passerai dans le village pour vous saluer et admirer son paysage féerique, mais à aucun moment je n’ai imaginé rencontrer tout ce beau monde. Franchement, cela me fait chaud et cœur. Je vous promet de transmettre tous vos messages à mon père». En marge de cette visite de courtoisie, Djaâfer a répondu à certaines questions qui lui ont été posées. La première traite de son nouvel album ainsi que la thématique traitée. Sur ce, l’artiste estime qu’avec l’avancée des travaux effectués, son produit sera sur le marché vers la mi-novembre prochain. Quant à la thématique, Djaâfer déclare qu’il a touché un petit peu les questions de l’heure ainsi que les préoccupations de la frange juvénile. Cet échange a mené Djaâfer à parler également de la situation de la chanson kabyle. Optimiste qu’il est, l’artiste dira que cette dernière est en nette évolution. « Certes, dit-il, la décennie noire a chamboulé le climat artistique en Kabylie comme ce fut le cas dans d’autres domaine à travers le territoire national, mais maintenant les choses sont rentrées dans l’ordre et la chanson kabyle a retrouvé sa place qui lui revient et enregistre une avancée fortement remarquable. Il est vrai que certaines traditions de nos fêtes commencent à disparaître, à l’image des Idebbalen pour laisser la place à des disques Jockey, mais on ne peut pas priver les gens de leurs choix respectifs ». Enchaînant toujours dans le même ordre d’idées, Djaâfer regrette le fait que le chanteur et l’artiste en général ne peuvent pas vivre de leur art. Cela est provoqué selon lui, par le piratage qui a atteint un niveau regrettable. Parlant de son père, l’hôte d’Ilyiten rassure l’assistance en disant : « Lounis a un album en chantier et cinq chansons sont déjà prêtes. Nous avons entamés, ensemble, les arrangements. Le produit sera fin prêt d’ici le mois d’avril prochain». Avant de quitter le village, Djaâfer a reçu des cadeaux symboliques de la part du comité des sages ainsi que de celui des étudiants. Même son père a droit à une distinction de la part des villageois en guise de gratitude à tout son combat pour Takbaylit.
S. M.
