«Certains projets traînent depuis trop longtemps»

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Le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, a effectué hier, une visite de travail et d’inspection du secteur, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

Le ministre, accompagné d’une délégation composée de M. Bouazghi, wali de Tizi-Ouzou, du P/APW, du chef de sûreté de wilaya, du vice-P/APW et de la directrice de la formation et de l’enseignement professionnels de Tizi-Ouzou, s’est d’abord arrêté dans la commune de Sidi Naâmane où il a inauguré le centre de formation professionnelle et d’apprentissage avant de rallier Draâ Ben Khedda, où il s’est enquis de l’avancement des travaux du projet de réalisation et d’équipement d’un INSFP de 500 postes pédagogiques, 250 lits et un amphithéâtre. A cet effet, Mme Guendoud, directrice de la formation et de l’enseignement professionnels de Tizi-Ouzou, a rassuré le ministre, en affirmant que ledit établissement sera réceptionné dans un délai d’un mois et demi. Par la suite, la délégation officielle s’est déplacée au CFPA Kerrad Rachid de Tizi-Ouzou. Sur place, la responsable du secteur a expliqué que son secteur dispose de 48 établissements répartis sur 4 INSFP, 31 CFPA, 13 annexes et 68 écoles privées de formation, dont 31 au niveau du chef-lieu de la wilaya avec un effectif global de 3100. Pour l’année en cours, Mme Guendoud précisera que la capacité globale d’accueil du secteur a atteint les 14 000 postes réels. Quant à la capacité en matière d’internat, elle est de 2 500 places, soit une augmentation de 33,75% par rapport à 2005. S’exprimant à ce sujet, le ministre de la formation et de l’enseignement professionnels s’est dit, sans doute par galanterie devant la directrice de wilaya, satisfait quant au travail global qui se fait dans le secteur, à Tizi-Ouzou. Ce qui l’avait contraint visiblement juste après à se contredire en faisant néanmoins remarquer que « certains projets traînaient depuis trop longtemps », en sommant les responsables concernés d’accélérer la cadence pour finir les travaux. Ensuite, le ministre et ses accompagnateurs se sont rendus à la Haute Ville de Tizi-Ouzou, où fut inspecté le chantier du projet d’extension de 500 postes pour l’INSFP de gestion. Sur place, le responsable du projet annoncera que le taux d’avancement des travaux était à 15%. Il précisera au ministre que cet établissement sera réceptionné en septembre 2014. 

«Finissez au plus vite !» 

« Faites de votre mieux pour finir les travaux bien avant le délai fixé. Car vous êtes très en retard sur le projet. Certes, vous avez eu des oppositions qui vous ont retardés, mais ce n’est plus le cas, aujourd’hui. Alors, finissez au plus vite », martèlera M. Mebarki. Puis vint la visite du projet de construction du nouveau siège de la direction de la formation et de l’enseignement professionnels. Le responsable de l’entreprise réalisatrice relatera au ministre que le projet traîne à cause de certains problèmes, notamment le manque de matériel de bonne qualité sur le marché. Ceci dit, le responsable affirmera que le projet allait être livré dans environ sept mois, soit d’ici la fin mars 2014. Comme dernière halte du programme de la visite, la délégation s’est rendue à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, où M. Mebarki a visité les différents stands d’exposition, installés à l’occasion de la journée portes ouvertes sur la formation et l’enseignement professionnels. Par la suite, une conférence de presse a été organisée, au siège de la wilaya de Tizi-Ouzou, et M. Mebarki a répondu aux questions de la presse locale. En prenant la parole, M. Bouazghi, le wali, dira, « lors de cette visite, le ministre a eu à inspecter quelques projets parmi tant d’autres inscrits au profit du secteur. L’enveloppe consacrée à ses projets est de l’ordre de 4,3 milliards DA ». Quant à M. Mebarki, il a insisté sur la nécessité de donner plus d’importance à la formation par mode d’apprentissage : « Nous avons tendance à croire que les jeunes algériens sont au courant de tout. Mais je reste persuadé que ce n’est malheureusement pas le cas. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un établissement par commune. Nous devons donc faire en sorte de les tenir au courant de tout », a-t-il dit, ajoutant : « l’information est très importante pour tenir les jeunes au courant. Concernant l’idée qui est colportée, disant que les diplômés ne trouvent pas de travail, je dirai, quant à moi, que les diplômés qui choisissent les bonnes spécialités en trouvent. Aujourd’hui, la fonction publique ne recrute plus. Il faut donc penser à encourager nos jeunes à choisir des formations manuelles qui ont des débouchés. 90% des stagiaires trouvent du travail dans ce domaine ». Le ministre ajoutera que le secteur de la formation professionnelle dans la wilaya de Tizi-Ouzou possède assez d’infrastructures et d’équipements pour prendre en charge les jeunes de la région : « La formation est le seul moyen pour combattre le chômage. Toutefois, nous déplorons le fait que certains projets ont trop traîné. Il faut savoir que les seules personnes qui pâtissent de ces retards sont les jeunes de la région. Pour cette raison, je somme les responsables d’accélérer le rythme pour répondre à la forte demande qui est enregistrée dans votre région. Il faut le dire Tizi-Ouzou est une région active et dynamique, peuplée de jeunesse. Par ailleurs, et concernant la formation des formateurs, nous continuons toujours à travailler avec les Allemands. Nous avons plusieurs projets avec eux ». Il dira également que, lors de la dernière visite du ministre de l’Education français, la coopération a été relancée entre les deux pays. Interrogé sur la valeur des diplômes algérien sur le marché du travail, le conférencier répondra, d’un air étonné : « les diplômes délivrés aux stagiaires sont des diplômes d’Etat. Je me demande comment ils ne sont pas reconnus par les entreprises algériennes ! Certes, il y a quelques nouvelles spécialités qui enregistrent quelques carences, mais je tiens à rassurer que des mesures ont été prises pour remédier à cela. Quant aux établissements privés, ceux qui sont agréés par l’Etat n’ont aucun problème ».

Samira Bouabdellah

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