«je crains qu’on aille vers la fermeture de l’ETR»

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A quelques jours du rendez vous décisif de la quinzième tripartite, le secrétaire général de l’Union de wilaya (UGTA) de Béjaïa met l’accent, dans cet entretien, sur certains problèmes qui empoisonnent le quotidien de la masse ouvrière bougiote, à l’instar de celui de l’ETR, la gestion des œuvres sociales, la Direction de l’éducation…

La Dépêche de Kabylie : A quelques jours de la tenue de la 15ème tripartite, celle-ci sera-t-elle la bonne ? 

Aziz Hamlaoui : A l’échelle nationale, tous les yeux  seront braqués sur la quinzième tripartite effectivement. Tout pourra changer, avec l’annonce de l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11 relative au système de calcul du SNMG, synonyme de délivrance et véritable planche de salut pour la masse ouvrière algérienne. Néanmoins, notre crainte est de taille, lorsque nous entendons dire que certaines parties imposent des conditions draconiennes pour s’opposer indirectement à ce projet espoir.

L’ouvrier algérien est-il vraiment sous payé ? 

Les travailleurs algériens vivent  au rythme d’une conjoncture des plus moroses, marquée par une série de mesures impopulaires décidées de manière unilatérale par l’ex-gouvernement. Nous refusons que la résorption de la crise économique se fasse au détriment des pauvres, et particulièrement la classe ouvrière.

Une alternative… ?

Le salarié précaire cherche d’abord à sortir de la précarité. Celui qui possède un emploi peut être tenté de céder quelque chose, s’il pense que cela pourrait l’aider à le conserver. S’il n’y a pas de syndicat dans l’entreprise, il n’y a pas de débat contradictoire, pas d’alternatives à la stratégie de l’entreprise et aux décisions de l’employeur. Nous sommes au cœur de l’enjeu de l’économie de marché quand nous affirmons notre choix d’un syndicat utile, accessible et solidaire. Et comme vous le savez, les principales préoccupations des travailleurs sont la pérennité de l’emploi et les salaires. Ma retraite sera-t-elle financée et suffisante ? Mes enfants vont-ils pouvoir aller à l’école et recevoir une formation de qualité ? Des questions sans  réponses. Les salariés ont vécu une époque douloureuse jusqu’ici et ils n’ont jamais baissé les bras. Ils attendent le changement annoncé. Dans la crise politique, économique et sociale que nous traversons, le discours des pseudo-solutions paraissent compréhensibles et accessibles à ceux qui sont dans le désarroi. Fidèle à son histoire, l’UGTA  jouera son rôle pour faire reculer les idées de clivage. L’urgence, c’est d’arrêter les politiques d’austérité et relever les défis pour égaler les grandes nations.  

Où en est-on avec les conflits à Béjaïa ? 

Sur le plan local, nous sommes parvenus à régler pas mal de situations, à un certain degré seulement, hélas. Le conflit majeur qui continue de défrayer la chronique est celui de l’Entreprise des travaux routiers (ETR) où le Directeur s’entête à piétiner les closes conclues avec le SGP que nous avons d’ailleurs saisi en même titre que le premier Ministre et le Ministère de tutelle, pour leur faire part du harcèlement permanant que fait subir ce responsable aux travailleurs. Aujourd’hui, on se dirige droit vers un bras de fer avec à la clé  la fermeture pure et simple de ladite entreprise. Le seul espoir pour sauver la face et éviter le pire c’est la mise en application de la circulaire portant sur le départ à la retraite à l’âge de 60 ans.

Avez-vous un commentaire à faire sur ce fameux document anonyme qui circulerait dans le secteur de l’enseignement ?   

Effectivement, nous avons eu vent d’un écrit anonyme qui  fait du « tintamarre » en cette rentrée sociale. Une guéguerre à couteaux tirés semble affecter certains services de la Direction de l’éducation. Certains tentent de ternir l’image de ce secteur. Mais on  ne peut pas régler ses comptes avec une lettre anonyme. Autrement dit, que les rédacteurs dudit document se manifestent et apportent les preuves de leurs écrits.  

Les résultats du dernier concours de l’Education nationale sont toujours en stand by, une réaction ?

La Direction de l’éducation a cru bien faire en faisant appel aux différents syndicats.  Malheureusement, le travail n’a pas été bien effectué pour la simple raison que le personnel a élu ses représentants au niveau des différentes commissions paritaires qui sont seuls habilités à accéder aux dossiers. Par ailleurs, nous lançons un appel à l’intention des services de la fonction publique de bien vouloir éplucher tous les dossiers minutieusement. Sur ce sujet, j’insiste et je signe, c’est une erreur de la part de la D.E qui ne doit en aucun cas se reproduire. 

Un mot sur la gestion des œuvres sociales de l’éducation…

Je suis très content de voir les fonctionnaires oser témoigner de la mauvaise gestion des œuvres sociales. Il est indigne des responsables de faire des promesses qu’ils ne peuvent aucunement concrétiser. 

Où sont les 25 millions de retraite ? Qu’advient-il des 50 millions d’aide à la construction ? Où sont ces hôpitaux prévus dans chaque région ? Nous avons retenu beaucoup de griefs quant a la gestion des œuvres sociales et nous avons justement demandé aux camarades des l’éducation de rédiger une déclaration dans ce sens, pour demander des explications quant à l’opération des véhicules, les prêts, et surtout demander les suites du cartable qu’on octroyait chaque début d’année à chaque fonctionnaire. Dieu merci, le mandat expire dans une année et nous pèserons de tout notre poids pour reprendre les choses en mains.                  

 Entretien réalisé par Rabah Zerrouk 

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