Retour sur le sit-in des villageois d’Aït Saâda

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La population d’Aït Saâda a tenu un sit-in, avant-hier matin, devant le siège de la mairie de Tadmaït afin d’y empêcher toute activité.

Les villageois semblaient irrités de « l’inattention des autorités » à leur égard. Et pour désamorcer la crise, une réunion avait de suite été improvisée avec les responsables concernés (voir notre édition d’hier). Une réunion qui s’est tenue du reste dans la correction malgré la tension qui régnait à l’extérieur. Dans le PV qui a sanctionné la rencontre, dont nous détenons une copie, il est clairement mentionné que les revendications émises par le comité du village Aït Saâda « sont légitimes ». Désormais, le P/APC sera à l’écoute du comité du village. « Il sera procédé au cours de l’année 2014, à la réalisation d’un nouveau réseau d’AEP. Un agent chargé de la distribution d’eau potable sera pris en charge par un éventuel recrutement au niveau de l’ADE. Il est également convenu qu’en matière d’alimentation en énergie électrique, un  poste de transformateur sera installé pour le versant sud de Sid Ali Bounab et que les supports qui traînent par terre et qui pourraient constituer un danger, seront déplacés. Le secteur de la santé verra l’achèvement de la salle de soins par l’APC : raccordement d’AEP, électricité et assainissement », lit-on dans le PV. Au cours de cette réunion, il a été décidé que « le comité du village d’Aït Saâda participera à la répartition des PCD ». Une invitation qu’il n’a jamais connue. Les membres présents se sont mis d’accord sur une nouvelle réunion, le lendemain mardi, dans le bureau du chef de daïra de Draâ Ben Khedda en présence des représentants de l’ADE, de l’ONA, de la Sonelgaz et des membres du comité du village qui est instruit à ce qu’il prépare le terrain pour une éventuelle sortie prévue le même jour après la réunion pour faire le constat de toutes les revendications portées sur le PV. « La réunion s’est déroulée dans de bonnes conditions. Tout le monde a été écouté. Les revendications du village sont légitimes et elles se concrétiseront selon les priorités. C’est un problème de communication ! » nous concède le chef de daïra à la sortie de la réunion. Contacté à son tour, le P/APC nous avance : « Je suis désolé que les citoyens aient également procédé à la fermeture de service de l’état civil. Ils auraient dû laisser fonctionner ce service ». Quant aux points discutés ensemble en présence du chef de daïra, un PV rédigé à l’appui, « ils seront progressivement réalisés, selon les urgences, dans le cadre des PCD. Ce qui n’est pas de notre ressort est exclu de notre responsabilité ». Au sujet de la satisfaction des revendications de la commune, le Président nous avance : « Tadmaït possède vingt deux villages. Il est impossible de satisfaire tout le monde et en même temps ! Nous procéderons progressivement sans brusquer les choses ! ». Le Président du comité de village, M. Mohamed Khendriche, et l’un des membres du bureau, M. Telmati Hocine, nous avancent : « Depuis son installation, le maire n’a pas reçu notre comité de village et il n’a fait aucune visite au village d’Aït Saâda et nous l’avions saisi plus de six fois ! C’est un manque de considération, non seulement au comité mais à tout le village qui est méprisé ». Quant aux revendications, nos interlocuteurs sont tout simplement abasourdis de se voir exclus des PCD ou de tout autre projet. Le comité de village fait allusion à plusieurs points : « L’État octroie des sommes colossales pour améliorer le cadre de vie des citoyens, que les élus locaux bloquent ! Alors, aujourd’hui, les citoyens se demandent pourquoi cette situation ! ». Un citoyen abordé sur les lieux, relève le cas des trousseaux scolaires qui ne sont arrivés que dimanche dernier, alors que les autres villages, de la même commune, les ont reçus bien avant ! ». « Le transport scolaire pour une vingtaine de lycéens du village n’est pas assuré ! » enchaîne un autre citoyen. La stèle est aussi citée. « Le monument, au lieudit Tikesrit où sept citoyens activistes durant la révolution armée ont été enterrés vivants, fera l’objet d’une restauration ».                          

  Arous Touil

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