Les habitants de la cité Bouhia, appelée aussi cité des 90 logements, dans la ville de Seddouk, ne savent pas à quel saint se vouer pour faire sortir leur bourg de l’ornière.
Ils affirment qu’ils ont crié à maintes reprises, leur ras-le-bol à qui veut bien les entendre et leur venir en aide. Des cris de détresse qui ont atterri dans des oreilles sourdes, d’après Medjana Louanes, l’un des habitants que nous avons rencontré lors de notre visite à cette cité lundi dernier.
« On a frappé à toutes les portes des autorités. On a même fait un appel sur les ondes de la radio Soummam, mais on s’aperçoit qu’on est simplement des laissés pour compte tant qu’aucun responsable n’est intervenu pour régler nos problèmes. Pourtant urgents. A commencer par ce glissement de terrain qui risque, à tout moment, de faire effondrer tout un bâtiment sur un autre. On a juste demandé un projet pour la réalisation d’un mur de soutènement pour mettre un terme à notre angoisse. Les dernières pluies qui se sont abattues sur Seddouk m’ont coupé le souffle en voyant la terre glisser vers le bas. Les élus municipaux ont estimé qu’un projet d’un mur de soutènement coûterait des milliards à la municipalité alors que les PCD annuels qu’elle recevait des pouvoirs publics sont dérisoires. Les différents promoteurs immobiliers, qui ont construit les logements, soutiennent que ce n’est pas à eux de réaliser les murs de soutènement. On aimerait bien savoir qui pourrait réaliser un tel projet pour aller lui frapper à la porte », a expliqué notre interlocuteur qui nous a montré des conduites d’égout éclatées dégageant des eaux usées formant une marre à proximité des habitations.
« Les moustiques et les mouches font ravage dans nos habitations et les senteurs nauséabondes qui se dégagent de cette marre d’eaux usées nous empêchent d’ouvrir les fenêtres de nos appartements. Moi, personnellement, je suis allé plusieurs fois, chez l’agence de l’OPGI locale leur signaler cet éclatement d’égout au centre de notre cité mais à présent rien n’a été fait pour corriger cette situation. Cet état de fait perdure depuis une année. Pourtant nous payons rubis sur ongle nos charges locatives. Avons-nous le droit de vivre décemment dans notre cité ?», a ajouté cet habitant qui a montré également les routes menant à certains bâtiments non aménagées et encore les escaliers faits par les habitants sur un talus pour monter ou descendre.
« Cela fait 7 ans que je vis dans cette cité. Les routes desservant certains bâtiments sont dans un état piteux. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas demandé leur bitumage. Plusieurs requêtes envoyées aux responsables concernées sont restées lettres mortes. Nous souffrons de la gadoue en hiver et de la poussière en été », renchérit-il.
Il a, par ailleurs, signalé certains espaces verts situés entre les bâtiments gagnés par des herbes folles par manque d’entretien et des locaux commerciaux non aménagés devenus des lieux de prédilection pour les délinquants. Comme il n’a pas omis de signaler aussi que parfois la cité croule sous les ordures ménagères quand les camions de la commune zappent pour une raison ou une autre, notre cité.
Les habitants rencontrés souhaitent que leurs doléances soient prises en considérations. Ils estiment que la balle est dans le camp des autorités locales.
L. Beddar