Profusion des écoles de soutien et autres palliatifs parallèles

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Par Abdennour Abdesselam

La profusion d’écoles de soutien et autres nombreux moyens palliatifs ou compensatoires scolaires sont certes salutaires mais ne sont-ils pas en réalité un aveu d’échec de l’école publique ? L’instruction des enfants est et restera une des préoccupations essentielles des parents. Et dans un monde où la formation est devenue la seule issue pour toute réussite sociale, la qualité éducationnelle s’impose. Si dans le secteur scolaire étatique, le nombre incontestable de structures construites et d’élèves scolarisés et les budgets alloués sont une réalité hélas cela s’est fait au détriment d’une formation de qualité et nous peinons à suivre aujourd’hui les évolutions technologiques qui s’imposent. L’inquiétude et l’appel des parents deviennent angoissants et urgents. Hélas leurs échos chaque année répétés se perdent dans les gouffres de la dilapidation scolaire. C’est en raison de quoi que des enseignants du domaine de l’éducation et de l’enseignement en général se proposent en privé de dispenser des cours de soutien. D’autre part des parents se regroupent alors en associations officielles tout juste pour acquérir le droit d’ouvrir des espaces réglementaires et contrecarrer la médiocrité des programmes étatiques. D’autres encore se retrouvent dans des regroupements informels et créaient des écoles purement secrètes pour ne pas dire clandestines afin de dispenser à leurs progénitures des programmes scolaires modernes rangés sur ceux du CNED français. Nous ne sommes pas en procession de statistiques fiables pour quantifier cet enseignement parallèle en termes de places pédagogiques mais dans toutes ces débrouillardises des parents la recherche de l’efficacité d’une instruction sûre, efficiente et de qualité reste le but recherché. Ce choix même couteux pour beaucoup de parents (car ce ne sont pas seulement les parents aisés financièrement qui y ont cours) reste surtout légitime au vu de l’effondrement de l’école algérienne officielle qui a pendant très longtemps et d’une manière structurelle tourné le dos au savoir scientifique ou même au savoir tout cours. C’est parce que l’enseignement est devenu chez nous une doctrine idéologique que les citoyens ont décidé de happer leurs enfants à cette formation hypothétique. Nous restons cependant pantois devant la non application des réformes toutefois positives et proposées par moult commissions mises en place par l’état lui-même visant l’objectif de changement du système scolaire. Du temps perdu de plus hélas. Dernièrement et au seuil de la nouvelle année scolaire le premier ministre nous a donné l’impression de s’engager réellement sur la voix salvatrice de la refonte du système scolaire en commençant par soustraire les mathématiques à la gabegie en cours et ce n’est pas un hasard qu’il a été félicité et soutenu par un syndicat. Est-ce le début d’une fin ? Tout porte à le croire, du moins c’est souhaitable.

A. A.

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