Le musée du Moudjahid se dégrade à vue d’œil

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Le musée du Moudjahid de M’Chedallah, qui abrite aussi le siège de la KASMA des Moudjahiddine, était une brigade de la gendarmerie, à l’ère coloniale, qui a fait office de centre de torture où ont été assassinés des dizaines de Moudjahiddine et des citoyens soupçonnés de collaborer avec l’ALN.

Le musée du Moudjahid de M’Chedallah, qui abrite aussi le siège de la KASMA des Moudjahiddine, était une brigade de la gendarmerie, à l’ère coloniale, qui a fait office de centre de torture où ont été assassinés des dizaines de Moudjahiddine et des citoyens soupçonnés de collaborer avec l’ALN. Réalisé en pierres taillées en R+1, en 1890, cet édifice est, lui-même, un vestige historique qui renferme un pan important de la mémoire collective. Il a été cédé à l’organisation nationale des Moudjahiddine (ONM), après une opération de rénovation qui a consommé une enveloppe de pas moins de 500 millions de centimes sur délibération N°03/2006 par l’APC de M’Chedallah. Il a été ensuite transformé en musée du Moudjahid où sont regroupés et exposés des archives de la guerre de libération, des centaines de portraits peints à la main et des photos de martyrs encadrés. Il est doté d’une salle de conférences dans l’étage supérieur. Le rez-de-chaussée, quant à lui, a été aménagé en bureaux de la KASMA des Moudjahiddine. Malheureusement, cet édifice, qui abrite des conférences et autres regroupement des Moudjahiddine et des ayant droit des martyrs de toute la région, à chaque date commémorative de la guerre de libération nationale, affiche des dégradations galopantes en raison d’un manque flagrant d’entretien. A commencer par la toiture dont de nombreuses tuiles cassées et non remplacées permettent l’infiltration des eaux pluviales qui provoquent une usure rapide du plafond dont de larges plaques commencent déjà à s’y détacher en plus des nombreuses ouvertures béantes provoquées par les accumulations d’eau. Dotés par la direction de l’ONM, un important mobilier de bureau, d’équipements de sonorisation et d’électroménager, entreposés dans les pièces de l’étage supérieur, à l’état neuf, reçoivent des écoulements des eaux de pluie et commencent à afficher des traces d’usure et de moisissures. D’où d’ailleurs l’urgence d’une opération de rénovation de la toiture pour limiter les dégâts et sauver ce qui pourrait encore l’être. Le cas de cette toiture a été aggravé par la présence des centaines de pigeons qui ont élu domicile à l’intérieur même du plafond où ils nidifient, depuis plusieurs années, en s’introduisant par des ouvertures d’aération. Le fumier de ces volailles, qui forme un épais tapis à l’intérieur du plafond, dégage une insupportable odeur au contact de l’eau et se répand à l’intérieur du musée. Sur les lieux, le responsable local de l’ONM, M. Haddad Arezki, nous informera que des requêtes écrites et verbales, adressées à l’APC, sont à ce jour restées lettres mortes. Au cours de notre visite, nous avons remarqué des traces d’eaux pluviales au niveau des lustres et plafonniers d’où les risques de court-circuit qui peuvent provoquer des départs d’incendie.

Oulaid Soualah

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