Alors que les résultats du concours de recrutement des enseignants sont affichés à travers tout le territoire national, la wilaya de Béjaïa fait l’exception, laissant des milliers de candidats dans l’expectative depuis plus de 45 jours.
Du côté de la direction de l’éducation, c’est le black-out total. Pas l’ombre d’un affichage, ni même d’une bribe d’information sur les causes de ce retard « interminable » afin d’atténuer, un tant soit peu, l’impatience des 11 000 candidats qui ont concouru. Nombre de ces derniers se rendent régulièrement au siège de la direction de l’éducation pour ne trouver qu’un tableau d’affichage vierge et s’entendre rétorquer, invariablement, que « les résultats seront affichés dans les jours à venir ». Les jours passent et les listes ne sont toujours pas lâchées. Ce retard « inexpliqué » pousse les candidats à s’imaginer les pires scénarios, d’autant que des lettres anonymes qui ont parvenu à la presse locale, dénonçant « le manque de transparence et la mauvaise gestion» au sein de la DE, fait planer le doute sur les conditions dans lesquelles se déroule l’étude des dossiers. Un sentiment d’inquiétude que renforce les expériences passées où des candidats, « fraîchement » diplômés concourant pourtant sur titre et non sur épreuve, ont été reçus comme enseignants, arrimant dans le chômage des candidats expérimentés, qui ont roulé leurs bosses dans l’éducation, dans des postes vacants. « Nous ne voulons pas voire le scénario des concours précédents se répéter, car nous en avons assez du favoritisme et du chômage », fulmine un enseignant vacataire de lycée, qui concourt pour la cinquième fois. Un responsable de la fonction publique, auquel nous avons posé la question sur les causes du retard, nous répond : « l’étude des dossiers suit son cours normal et nous sommes entrain de finaliser », a-t-il rétorqué sans vouloir trop s’étaler sur la question. Cette absence d’information, laquelle est pourtant un droit pour les candidats, donne libre cours à toutes sortes d’interprétations. La plus « plausible » reste celle qui avance que « la fonction publique est entrain de revoir à la loupe tous les dossiers pour plus de transparence, par crainte de provoquer un tollé après l’apparition des lettres anonymes dénonçant la mauvaise gestion au sein de la DE », s’accordent à dire les candidats. Quoi qu’il en soit, ce retard n’est pas sans répercussions, d’une part, sur les candidats, et de l’autre sur les élèves qui devront patienter encore un peu pour accueillir leurs nouveaux enseignants, avec toutes les conséquences que ce retard engendrera sur le bon déroulement de l’année scolaire dans la wilaya de Béjaïa.
M. H. Khodja