L’opération logement pour les travailleurs initiée par le FNPOS, le Fonds national de péréquation des œuvres sociales qui relève du ministère du Travail et de la Protection sociale a suscité un engouement particulier chez les salariés exclus pour la plupart du logement social et incapables financièrement d’acquérir un toit décent à travers les différentes formules mises en place pour atténuer quelque peu la crise du logement. L’opération propose trois formules : le logement social participatif, l’aide financière et le crédit financier. Pour prétendre à l’une d’elles, les candidats sont soumis d’une part, à un véritable parcours du combattant à cause d’une part, des volumineux dossiers qu’il faut constituer en urgence, alors que certains documents administratifs nécessitent des semaines d’attente et, d’autre part, à cause des différentes étapes qu’il faut traverser avec à chaque fois d’interminables files d’attentes durant lesquelles la patience des prétendants est mise à rude épreuve comme l’atteste les témoignages suivants. A Bouira, un agent de la santé rencontré devant la porte de l’OPGI déclare : “J’ai dû prendre un taxi à 4 h du matin pour être ici, depuis cinq heures du matin”. A Béjaïa, c’est Seddik, un enseignant qui dit : “Je suis sorti de Boudjellil (commune située à 90 km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya) à 5h du matin pour déposer mon dossier in extremis aux environs de 18h30 et cela après avoir, bien sûr, supplié l’agent chargé de l’opération. Je suis rentré chez moi vers 23h”. Cette opération a été lancée à travers le territoire national au début de l’année 2004, pour atteindre la Kabylie vers le mois de mai de la même année, une période durant laquelle, l’on a assisté à de longues files d’attente devant les bureaux des agences de l’OPGI pour le retrait des formulaires. Une fois remplis et légalisés, déposés accompagnés de plusieurs pièces administratives à une date précise, car les agents chargés de recevoir ces dossiers sont dépêchés à partir des sections régionales de Sétif pour la wilaya de Béjaïa et d’Alger pour Bouira, le dépôt de ces dossiers a généré d’autres files d’attente.Après pas moins d’une année, les postulants viennent de recevoir des convocations pour se présenter aux agences de l’OPGI afin de retirer d’autres formulaires. Là encore, c’est le même spectacle, des centaines de personnes ont dû attendre longuement devant la porte. Une fois les formulaires entre les mains, c’est le long périple qui commence pour eux, contraints de faire la queue durant de longues heures devant les portes des huissiers de justice pour l’enquête sociale, puis devant les directions de la CNAS pour retirer le certificat d’affiliation, vient ensuite l’administration des Domaines pour le négatif d’hypothèque sans oublier, bien sûr, les services des impôts. Quant aux formulaires, il s’agit ni plus ni moins qu’un véritable casse-tête chinois car ils ignorent tout de cette formule où les détails du montage financier restent confus, or ni l’apport initial ni le montant du crédit ne sont précisés. Mais le plus étonnant dans cette opération, c’est l’absence totale d’informations concernant les sites retenus pour l’érection des logements. Pour la wilaya de Béjaïa, l’opération de dépôt des dossiers vient de s’achever le 15 juin. Pour la wilaya de Bouira, elle débutera au mois de juillet prochain.Que ce soit à Tizi Ouzou, à Bouira ou à Béjaïa, malgré les difficultés rencontrées, les postulants que nous avons rencontrés n’ont pas manqué de nous faire part de leur unique appréhension : le manque de transparence.
Ali K.