La salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a abrité, la semaine dernière, deux spectacles, en hommage à deux enfants de Kabylie qui ont consacré leurs deux vies au monde de la culture algérienne.
Le premier spectacle, en hommage à Mohamed Ben Hanafi, eut lieu dans l’après-midi de jeudi. Il était initié par les amis du défunt artiste, en collaboration avec la direction de la culture, de l’APC de Tizi-Ouzou, l’APW et l’APC d’Ath Yenni. Mohamed Ben Hanafi, de son vrai nom Mohamed Aït Tahar est né le 07 février 1927 à Sidi Athmane (Ouacifs), il nous a quittés le 04 mars 2012. Le programme de la manifestation fut grandiose. Un grand nombre d’artistes y ont pris part, entre autres : Anissa, Chabha, Amour Abdenour, Taleb Tahar, Rabah Oufarhath, Boualem Boukacem, Djaffar Aït Menguellet, Malek Kezoui, Ali Halli, Fetta, Loualia Boussaâd, Jiji et Sylia, ainsi que des animateurs et d’anciens dirigeants de la radio national d’expression amazighe (chaîne II). Des membres de la famille du poète ainsi que d’anciens amis et collègues de la chaîne II se sont succédé sur scène, livrant leurs témoignages sur la personnalité la vie et l’œuvre de l’artiste. Le gala fut entamé par Djaffar Aït Menguellet qui a merveilleusement bien interprété ‘’Wali kan wi dirouhan’’, une belle chanson puisée dans le répertoire de son père, Lounis Aït Menguellet, très apprécié par feu Ben Hanafi. La chanteuse et comédienne Anissa fut la deuxième à monter sur scène. Elle confiera à l’assistance qu’elle avait rencontré Ben Hanafi dans les couloirs de la radio nationale et qu’elle l’a souvent sollicité pour qu’il lui écrive des chansons. Elle interprétera l’une de ses célèbres chansons ‘’Mekthid ayn iadane’’. Ensuite ce fut au tour de la chanteuse Chabha, émue aux larmes. Elle dira qu’elle le considérait comme un père. La chanteuse a interprété ‘’Ayadrar yfen idourars’’. Amour Abdenour, à la voix incomparable, a tenu également à être présent à cet hommage, malgré ses problèmes de santé qui ont affecté sa voix. Il interprétera au grand bonheur de ses fans ‘’Atsath kounoui nak nadam our sazmirar’’. Rabah Oufarhath a quant à lui interprété ‘’Chenough louard yafssan’’. L’un des plus anciens chanteurs kabyles, en l’occurrence Halli Ali, ravira l’assistance avec sa chanson lourde de sens et d’authenticité ‘’Yedjaid djedi Avarnous’’. La jeune et talentueuse Sylia, de l’association Tahdoukli n Numidia d’Oran séduira l’assistance qui l’applaudira longuement pour son interprétation de ‘’Aquli doug ahik’’. Djaffar, un autre jeune et talentueux chanteur interprétera quant à lui ‘’Takbaylithiou’’. Youcef, l’un des musiciens du poète disparu a évoqué les moments de joie et d’infortunes qu’il a traversés aux côtés de Ben Hanafi. Taleb Tahar dira : « Je n’ai pas chanté ses textes, mais j’aime ce qu’il faisait. J’ai en mémoire de belles fêtes que nous avons animées ensemble ». Il interprétera la chanson ‘’Ilsiou our ditsadar ismim’’. Ensuite vint le tour de Loualia Boussaâd qui interpréta ‘’à ayadrar alay’’. Amar Khoudja a, quant à lui, raconté combien feu Ben Hanafi aimait les fleurs, la poésie et le rire, et combien il aimait débattre des sujets politiques avec humour et ironie. Il interprétera sa célèbre chanson ‘’A lamri’’. Il sera suivi d’une autre chanteuse de talent, Jiji, qui interprétera majestueusement la chanson écrite par Ben Hanafi pour la chanteuse Malha, intitulée ‘’Midloul natrou ou nazri achimi’’. Le deuxième spectacle, en hommage à Samy El Djazairi, a eu lieu dans l’après-midi de samedi. La famille de l’artiste était là entre autres son frère Rabah et sa grande sœur Fatma. Plusieurs artistes et hommes de cultures ont également tenu à être présents, mais surtout des enfants de la haute ville de Tizi-Ouzou qui l’ont connu et beaucoup apprécié. Samy El Djazairi, de son vrai nom Ali Kanouni, est né le 06 septembre 1945 dans un vieux quartier de la haute ville de Tizi-Ouzou. Il s’est très tôt distingué en chantant en kabyle, en arabe et en français. Il décédera, trop tôt, dans un accident de la circulation à Blida, le 03 avril 1987, à l’âge de 42 ans. A l’occasion de cette cérémonie d’hommage, la famille de l’artiste a été honorée par le premier responsable du secteur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, M L’Hadi Ould Ali, qui a déclaré qu’il estimait être de son devoir de rendre hommage à tous les artistes. La famille de Samy El Djazairi s’est vue remettre un portrait de l’artiste peint par les élèves de l’école des beaux arts d’Azazga. Le chanteur Mohamed Chenoune déclarera, dans sa prise de parole que Samy El Djazairi était un chanteur à la dimension internationale, qui a touché à différents registres. Un grand homme de scène qui a beaucoup donné à la culture algérienne et qui mérite tous notre respect. Le chanteur Boualem Kanouni a interprété au grand bonheur des amoureux du chaabi, ‘’Ayli oulghani Rabi’’, ainsi que la chanson culte ‘’Aya hadda na lfata’’ ». Un autre chanteur Rachid Hamouche interprétera « Yabnat El Djazair », « Rouh rouh » et « Moulat El Khana »…
Karima Talis