Les classes du préscolaire débordent

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Dénicher une place pédagogique en classes de préscolaire, c’est à l’évidence la croix et la bannière pour les parents d’élèves, dans la commune d’Akbou.

En effet, un mois après la rentrée des classes, des dizaines d’enfants, sensés entamer leurs cursus, ne le sont toujours pas, faute de places. Des témoignages recoupés indiquent que toutes les écoles de la circonscription, au nombre de 23, affichent complet. « Pour la seule école primaire, Akbou-Est, pas mois de 24 bambins sont laissés sur le carreau pour manque de places », nous informe une source de l’inspection locale de l’éducation, précisant que cette situation évolue de mal en pis, d’année en année. Chez les parents d’élèves, l’amertume est déclinée sur tous les tons. « On nous a inscrit sur une liste d’attente et on nous a demandé de patienter, on ne sait jamais… », dira désillusionné Saïd, père d’un enfant de 5 ans. « Après avoir quémandé un toit, voilà que je me retrouve à la recherche d’une improbable place pédagogique pour mon rejeton », renchérit à brûle pourpoint, un autre parent. Au niveau de l’école primaire de Guendouza, le seuil fixé par la loi à 25 élèves par classe est allégrement franchi pour absorber, un tant soit peu, une demande pressante. « Nous avons, en  préscolaire, trois divisions pédagogiques de 30 à 35 élèves chacune », nous apprend un enseignant officiant au sein de cet établissement. Des effectifs pléthoriques qui jurent avec une scolarité correcte, en ce sens qu’ils ne manqueront pas d’impacter négativement la qualité des cours. « Avec des classes aussi surchargées, l’école ressemble plus à une garderie qu’à autre chose », souligne un instituteur de l’école Hibouche. « Tant que le mouvement d’exode rural se poursuivra inexorablement, on aura toujours un afflux massif de bambins à scolariser sur les bras », suppute un directeur d’école d’Akbou. Des professionnels de l’éducation voient derrière ce grave déséquilibre d’autres facteurs, comme l’inadéquation entre le rythme accru de construction de cités dortoirs et la réalisation d’infrastructures pédagogiques, qui n’épouse pas la même courbe ascendante. « Quand vous avez une centaine de familles qui débarquent dans une nouvelle cité vous ne pouvez pas faire l’impasse sur le besoin de scolarisation de leurs enfants », souligne un inspecteur d’Akbou.

N. Maouche.

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