La SOCERCA d’Amizour droit vers la dissolution ?

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Quatre mois de grève et un arrêt total de la production. Telle est la situation de l’unité de production de carreaux de sol d’Amizour, Socerca, déficitaire depuis 2005.

La crise, qui s’est aggravée en 2008, a contraint les responsables de l’entreprise à proposer vainement une privatisation. Alors qu’en 2010, et voyant que l’unité avait atteint le stade de société ‘’carcasse’’, le CPE a décidé d’une dissolution, restée hélas non effective. Une année après, les travailleurs de cette société soucieux du sort de l’unité et de leur situation sociale catastrophique engendrée par une ‘’gestion régressive’’ ont déclenché une grève de plusieurs semaines. D’un épisode à un autre, et sur orientation des responsables de la SGP (IPRS), la direction locale de la SOCERCA avait élaboré un plan de développement comme alternative à la dissolution, mais sans succès. La dissolution proposée par le CPE mais non appliquée a, par conséquent, privé la société d’un crédit inter filial (SCS El-Milia) et d’un crédit bancaire dans le but de faire face aux situations financière et sociale intenables (salaires impayés, arrêt de la production). Depuis le 09 juin dernier, les travailleurs sont en grève pour dénoncer la lenteur dans le règlement de la crise qui perdure, sachant que le SOS du conseil d’administration, à l’effet de prendre des mesures urgentes à la situation ou à déclarer la cessation d’activité n’a pas trouvé d’écho. Et la dernière de ces péripéties est celle du 25 juin dernier, lors de laquelle une nouvelle dissolution a été proposée par le Conseil d’administration, CA, avec une clause ajoutée par le syndicat local qui consiste en l’ouverture des négociations avec le partenaire social. Cependant, la SGP, qui maintient depuis 2012 cette unité dans le rouge, après la dissolution de l’ECE, a surpris plus d’un en lançant un avis d’appel d’offres de  partenariat, ignorant les propositions du CA et du syndicat. Pire que ça, la SGP n’a informé de cette nouvelle démarche, ni le comité de participation, ni encore le syndicat. Ce dernier rappelle à cette occasion les orientations du Premier ministre appelant à redynamiser le dialogue social, afin de maintenir la paix sociale. Ce tout nouveau scénario n’est qu’une autre défaillance qui s’ajoute aux multiples échecs à répétition à trouver une issue à la crise endémique qui secoue la société étant donné que cet appel d’offres au partenariat industriel, lancé depuis le 5 Août dernier et ayant pris fin le 6 du mois en cours, n’a pas abouti. Car, à en croire un cadre de l’entreprise, les investisseurs ne se sont pas bousculés au portillon de la SGP. Seuls 4 cahiers de charge ont été retirés et aucun soumissionnaire n’est enregistré. Ce partenariat privé/public aux pourcentages respectifs de 66/34 était la dernière issue envisagée pour remettre sur rail cette usine agonisante et relancer par là l’outil de production nationale, prévue dans la démarche du ministère de l’Industrie. Notre source nous informe que la SGP qui n’a pas pu ‘’convaincre’’ les partenaires privés de participer au capital de l’unité aux pourcentages de 66/34, fut contrainte de délibérer sur une éventuelle dissolution. Mais cela tombe néanmoins à pic, avec une conjoncture économique importante qui est celle de la tripartite dont les acteurs principaux ne cachent pas leur volonté de faire de cet événement un sursaut pour l’industrie et la production nationale. Peu importe la voie à choisir pour l’avenir de l’unité «l’essentiel pour nous est d’assurer une sortie honorable pour nos 120 travailleurs», dira un représentant du syndicat local. Les travailleurs de la SOCERCA exhortent les représentants de l’UGTA et ceux du gouvernement à se pencher sur leur cas qui est une véritable «tragédie économique et sociale».

Nadir Touati

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