Le pire évité de justesse !

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La grève et le rassemblement auxquels ont appelé les comités de villages de Larbaâ Nath Irathen, avant-hier, ont failli se transformer en bain de sang, lorsque les manifestants ont décidé d’investir le village de Zerzara.

En effet, si tout s’est passé dans le calme, durant la matinée au chef-lieu où un imposant rassemblement a été observé devant le siège de la daïra, la manifestation a tout perdu de sa sérénité dans l’après-midi, lorsque des jeunes surchauffés ont retenu l’option de faire une marche vers les lieux où des habitants de la localité avaient subi des agressions quelques jours auparavant sur cette RN15. Plus précisément au lieudit Zerzara, un ancien groupement d’habitations, à proximité du barrage de Taksebt, au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. En effet, l’ensemble des comités des villages de la commune de Larbâa Nath Irathen et des localités limitrophes, à l’image d’Aït Aggouacha, Irdjen et Tizi-Rached, ont appelé la population à observer une grève générale et un sit-in, jeudi dernier.  Un appel qui a été largement suivi par les citoyens qui ont répondu massivement au mot d’ordre, et observé vers 10h, un sit-in devant le siège de la daïra de Larbâa Nath Irathen.  Sur place, il fut procédé à des prises de parole des présidents des comités de villages qui ont tenté de calmer un tant soit peu les esprits, car il faut dire que les citoyens étaient en colère et prêts à se diriger vers la localité où se sont produits les agression pour en découdre avec les individus soupçonnés d’en être les responsables. Les initiateurs de ce mouvement de protestation finiront par céder devant l’acharnement de certains animateurs à opter pour l’organisation d’une marche pacifique vers les lieux, tout en prévenant les participants du risque de dérapages. Mais, dès l’arrivée à Zerzara, les choses ont vite dégénéré avec des échanges de projectiles puis de coups… Le pire a vraiment été évité de justesse, à voir l’arsenal de gourdins et d’armes blanches décliné de part et d’autre. Les membres des comités ont essayé de calmer le jeu, mais c’était trop tard, les affrontements avaient déjà pris de l’ampleur et la situation est vite devenue incontrôlable. Ils y’eut même des blessés, des deux côtés, dont certains ont dû être évacués à l’hôpital de Larbâa Nath Irathen et à celui de Tizi-Ouzou. Un véhicule a même été incendié sur place et des maisons saccagées. La tension finira toutefois par baisser, après le déplacement de quelques parlementaires et des cadres de la wilaya sur place. La délégation, emmenée par Ould Ali El Hadi, directeur de la culture de la wilaya, et le Pr Ziri, directeur général de l’hôpital Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou et originaire de la localité a fini par parvenir à apaiser les esprits et convaincre les deux parties à désigner chacune une délégation pour tenter de trouver une issue au problème, loin de toute violence. Et ce sera chose faite après plusieurs heures d’échanges, puisque des représentants des deux camps ont fini par se rendre à une réunion de réconciliation au siège de la wilaya de Tizi-Ouzou en présence du wali. Après quoi, tout un chacun finira par rentrer chez lui dans le calme. On croyait alors que le conflit venait de s’estomper. Sauf qu’hier matin encore, des habitants de la localité de Zerzara sont revenus à la charge en barrant à nouveau la RN15 dans la matinée.  Pour rappel, à l’origine de ce conflit entre les villageois de Larbaâ N’Ath Irathen et ceux de Zerzara, une bagarre qui a éclaté dernièrement dans un débit de boissons clandestin entre deux jeunes issus chacun de l’une des deux localités. Un duel qui a vite pris les proportions pour atteindre les populations des deux localités. En fait, les habitants de Larbaâ N’Ath Irathen ont, par leur descente d’avant-hier, décidé de se faire justice eux-même, après les agressions qu’avaient subi quelques jeunes de leur région à hauteur de Zerzara.            

S. B.

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