En tout, il y eut six bus emplis de syndicalistes et arrivant dès 10 h du matin hier au siège central de l’Union générale des travailleurs algériens.Les plus en vue, car les plus bruyants, arrivaient les yeux encore embués de sommeil. Qui de Tlemcen, qui de Sétif ou de Béjaïa.Leur objectif : rencontrer le secrétaire général de l’UGTA, Sidi Saïd, et l’interpeller sur la situation de leurs entreprises hôtelières, “offertes aux moins offrants”, selon leurs propres dires.Cela n’empêche que c’est sous des youyous et des applaudissements nourris que le numéro 1 de l’UGTA sera accueilli.Après un bref exposé de leurs doléances tournant autour de la privatisation des grands hôtels dont les Zianides de Tlemcen, les Hammadites de Béjaïa, Hammam Elouen et El Hidhab de Sétif. Les travailleurs diront qu’ils n’étaient point contre les réformes économiques mais exigeaient au minimum d’être informés et associés à toute procédure de privatisation de leur entreprise afin que soient évités tout bradage et toute vente au “dinar symbolique”. Un syndicaliste citera ainsi l’exemple du fabuleux hôtel tlemcenien. Les Zianides vendu 500 milliards de centimes” à un trabendiste de Ghazaouet, alors que son prix avéré est de 200 milliards”.La délégation bougiote citera l’exemple du non moins splendide complexe des Hammadites, œuvre du célèbre architecte Pouillon, en voie d’être bradé.Sidi Saïd tentera de tempérer le pessimisme ambiant en promettant que plus aucune décision de ce genre ne sera prise sans l’aval des travailleurs.Craignant peut-être des réactions violentes, il ajoutera : “Chaque fois que vous êtes confrontés à ce genre de problème, alertez la Centrale et nous prendrons les mesures qui s’imposent. Seulement sachez que je suis contre l’anarchie”. Un conseil qui sonne comme un avertissement, étant certainement échaudé par l’expérience de Ahmed Badaoui.A signaler enfin que les travailleurs du complexe touristique El Hidhab de Sétif tiendront un sit-in aujourd’hui dans l’enceinte de l’hôtel et durant lequel seront présentes les EGT-EST.
R. K.
