À l’image de bon nombre de circonscriptions rurales, la commune d’Ath M’likèche pâtit d’une couverture insuffisante en matière de santé publique. « Notre commune ne dispose que de deux unités de soins, implantées au niveau des villages Tabouda et Ath Ouamar, et d’une polyclinique au chef-lieu communal », affirme un membre de l’exécutif communal, qui rappelle au passage la fermeture, il y a une dizaine d’années, de la salle de soins du village Sidi Moufok. En sus d’un maillage très en deçà des besoins de la population rurale des structures de soins de proximité on relève une foule d’insuffisances qui grèvent le bon fonctionnement de la polyclinique. Des consultations en médecine générale et en stomatologie y sont prodiguées pour les usagers. Cependant, « les produits nécessaires pour les soins dentaires font souvent défaut », déplore un élu à l’APC. Notre interlocuteur relève d’autres carences au niveau du laboratoire d’analyses, qui n’est que l’ombre de lui-même puisqu’il n’assure, soutient-il, que le groupage sanguin et le facteur Rhésus, à l’exclusion de tous les autres paramètres. Par ailleurs, l’absence d’une ambulance, d’un service de radiologie et d’une maternité rurale, se font cruellement sentir par la population locale. « Nous avons sollicité les responsables de la santé pour renforcer la polyclinique en personnel médical et paramédical, afin d’assurer un service continu au profit de nos malades », souligne un responsable de l’APC, selon lequel la réponse des autorités se fait toujours attendre. Si l’installation d’une maternité semble peu probable, eu égard au faible taux de natalité dans la circonscription, en revanche l’ouverture d’un point d’urgence relève d’une urgence pressante, insiste notre interlocuteur. Faute de quoi, la prise en charge des cas urgents demeurera toujours aléatoire et l’évacuation des malades vers une structure hospitalière est un long chemin de croix. « Nous sommes dépourvus de tout. Pas de médecin, pas d’infirmier, pas de pharmacie à plusieurs kilomètres à la ronde. On ose espérer que notre salle de soins rouvrira ses portes dans un proche avenir », dira un retraité du village Sidi Moufok. « Avoir un malade à évacuer de nuit ou durant les jours fériés et les week-ends est une hantise permanente, car on n’est jamais sûr de gagner la course contre la montre pour rallier Tazmalt ou Akbou », déclare un autre citoyen d’Ath M’likèche.
N. Maouche.
