«Le burnous est un patrimoine à sauvegarder»

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Mme Djouadi Tissali est une artisane en couture traditionnelle. Elle est propriétaire d’un atelier d’artisanat au village Attouche, dans la commune de Tigzirt, wilaya de Tizi-Ouzou. Elle a participé à la fête de la figue de Beni Maouche avec un point de vente d’habillements traditionnels.

La Dépêche de Kabylie : Comment avez-vous commencé dans le métier ?

Mme Djouadi Tissali : Toute jeune déjà j’étais attirée par l’habit traditionnel que portaient nos parents. C’est la raison pour laquelle je me suis intéressée à la couture et j’ai suivi une formation professionnelle. Une fois le diplôme obtenu, je me suis fait délivrer une carte d’artisane et j’ai créé mon propre atelier de prêt-à-porter. J’y ai intégré la confection de la robe et du burnous kabyles.

Est-ce que vous tissez le burnous kabyle comme le faisaient autrefois nos  grand-mères ?

Les burnous que je fabrique sont faits à base de tissus, la flanelle et le cachemire. J’ai opté pour deux couleurs, le blanc et le marron. Je les fais pour tous les âges.

Rencontrez-vous des problèmes pour écouler vos produits ?

Pour écouler ma marchandise, je sillonne les 48 wilayas du pays. En été je cible le littoral et en hiver le sud. Et tout au long de l’année, je participe à des foires artisanales, à chaque fois que la chambre des métiers de la wilaya de Tizi-Ouzou, à laquelle j’adhère, accède à ma demande. Ce fut le cas pour la présente foire de la figue. Les organisateurs ont saisi la chambre qui m’a informée de cette opportunité de participer avec un point de vente. J’ai  immédiatement répondu favorablement car c’est une occasion pour moi de faire connaître mes produits dans cette région de Kabylie. 

Est-ce que vos produits rencontrent du succès dans d’autres régions ?

En toute modestie, mes produits traditionnels se vendent très bien dans un grand nombre de régions et même auprès des touristes étrangers. Dieu merci, je me suis fait un nom dans le domaine et les demandes fusent de partout. 

Et qu’en est-il du marché international ?

L’année dernière, j’ai été invitée à une foire qui s’est déroulée à Strasbourg pour participer à une fête des artisans. Malheureusement et faute de moyens, j’ai dû décliner l’offre. Mais je sais qu’un jour, j’exporterai mes produits. Cela pourrait commencer par le biais de mes participations à des foires à l’étranger. Je ferai tout pour y parvenir.

Un mot pour conclure ?

Mon vœu le plus cher est que l’habit traditionnel kabyle, un patrimoine légué par nos ancêtres, soit développé davantage, notamment par la formation des jeunes dans le domaine et la création d’ateliers. Pour moi, c’est un trésor inestimable à sauvegarder jalousement.

Entretien réalisé par L.  Beddar.

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