Encore des soirées sans gardes !

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Une fois de plus, la clinique de gynécologique Tassadit Sbihi a enregistré des soirées sans gardes ces derniers jours, a-t-on appris, avant-hier, de sources concordantes. 

Les faits ont été ébruités suite à l’évacuation d’un cas d’urgence qui n’a pas trouvé une prise en charge sur place. Du moins sur le coup. Ce fut alors l’alerte générale à la recherche d’un médecin spécialiste pour parer au plus pressé et, surtout, sauver la vie de cette parturiente qui présentait des complications. Enième grave défaillance au sein de cet établissement qui continue à se distinguer par sa gestion à la hussarde, malgré l’arrivée d’un nouveau responsable à sa tête. Il se dit, en effet, que des gynécologues dudit établissement auraient déposé des arrêts de travail au niveau de leur direction. Ce qui a fait que la clinique s’est retrouvée, sans spécialistes de garde. Mais pourquoi le directeur de l’établissement n’a pas songé à prévoir d’autres éléments pour assurer les gardes, ou encore procéder à l’expertise de ces congés de maladie à répétition que les désignés à la garde déposent. En effet, l’établissement n’en est pas à sa première défaillance du genre, puisque plusieurs fois par le passé la clinique s’était retrouvée sans garde après que le médecin gynécologue désigné pour la garde se soit « défilé » en remettant un congé maladie à la dernière minute. Le directeur de la santé aurait pu également intervenir et même procéder à des réquisitions chez les privés pour assurer les gardes en cas d’extrême nécessité. Mais rien n’a été fait dans ce sens. Du moins à temps. Ce qui a fait que l’établissement a vécu une énième alerte avant-hier soir. Auparavant, durant les journées qui ont précédé il se dit que la majorité des parturientes qui s’étaient présentées à l’établissement, dont les cas étaient jugés pourtant « sérieux », ont été orientées vers des cliniques privées de la ville. Ce sont là des confidences d’intervenants au sein de l’établissement. « La gynécologue qui devait assurer la garde, hier soir (ndlr, samedi soir), a eu un malaise à cause de sa grossesse, ce qui a fait qu’elle a déposé un arrêt de travail. Les quatre autres gynécologues avaient aussi, auparavant, déposé des arrêts de travail au niveau de la direction de la clinique », révèle notre source. 

Quelle autorité pour le directeur de l’établissement ?

Interrogé pour sa part, M. Gaceb, nouveau DSP de Tizi-Ouzou, avouera qu’il a été contraint « pour faire face à l’urgence, de faire venir un gynécologue d’Azazga face à la défaillance de dernière minute du médecin spécialiste qui devait assurer la garde. Elle a eu un malaise à cause de sa grossesse», tentait-il d’expliquer. Il infirmera, par contre, que les soirées qui avaient précédé étaient sans gardes. Cela dit, quand bien même ces explications pouvaient tenir la route, il y a comme un manque d’autorité manifeste chez le responsable de l’établissement et même du DSP, qui avoue avoir recouru à un médecin…de Azazga. Mais où étaient donc passés les autres médecins spécialistes de l’établissement ? Et les autres exerçant à Tizi-Ouzou ? Et si, par malheur, l’urgence que présentait la patiente ne pouvait attendre l’arrivée d’un médecin de la lointaine Azazga ? Heureusement que ce ne fut pas le cas. C’est dire qu’on est, encore une fois, passé à côté d’un autre désastre par la faute de défaillances de gardes. Interpellé sur ce souci à répétition, Gaceb assène, avec des propos qui tranchent enfin avec les habitudes en mettant le doigt sur le vrai mal : « Désormais, le travail complémentaire est fini. Quiconque ose travailler pour le privé et le public en même temps sera sanctionné. Maintenant, tous les médecins doivent choisir entre l’un des deux secteurs ». M. Gaceb ajoutera que « sur les dix-sept médecins spécialistes de l’EHS Sbihi, seuls cinq étaient tenus, jusque-là d’assurer la garde au niveau de cet établissement. J’ai donné des instructions au directeur de Sbihi pour que, dorénavant, tous les médecins spécialistes assureront les gardes à tour de rôle. Les 17 médecins spécialistes doivent le faire. De plus, avec la réouverture de la polyclinique de M’Douha, 40 % des accouchements y seront transférés. Sbihi aura à gérer, alors, beaucoup plus les grossesses à haut risque (GHR)», conclura-t-il. Amen !

Samira Bouabdellah

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