L’heure des comptes aujourd’hui

Partager

Les jours passent et la crise s’installe à l’université A. Mira de Béjaia. Une crise qui évolue vite précipitant le mouvement des étudiants de Béjaia dans l’incertitude avec, à la clef, un dépôt de plainte contre le recteur et un agent de sécurité des convocations et une vive passe d’armes entre enseignants et administration rectorale.

Dans le sillage du saccage des bureaux du rectorat, administration universitaire, enseignants et représentants d’étudiants s’affrontent depuis plus d’une semaine, à coups de déclarations, généralement à connotations belliqueuses.

L’étudiant par qui la crise a éclaté a porté hier mercredi, une plainte contre le recteur, Djoudi Merabet, et un agent de sécurité pour coups et blessures volontaires. Il assure détenir des preuves dont des vidéos contre ses agresseurs corroborant sa version des faits.

L’administration de l’université de Béjaia s’apprête aujourd’hui, à traduire au moins six étudiants, membres de la CLE, devant le Conseil de discipline pour destruction et incendie de mobiliers de bureau dans les locaux du rectorat.

Deux enseignants implicitement accusés par le Conseil d’administration de l’université de Béjaia d’avoir mené la danse pour en tirer les ficelles, sortent de leur réserve en accusant quelques responsables de l’administration universitaire d’avoir soufflé sur le brasier au lieu de jouer la carte de l’apaisement

Au départ, une agression d’un étudiant de première année de droit, Younes Mohamed Lamine Ouadfel, par le recteur et un agent de sécurité au campus d’Aboudaou de l’université de Béjaia le 05 avril dernier, lui causant de légères blessures au visage.

« Ce jour-là nous étions, moi et d’autres étudiants de la Coordination locale, devant la porte du bloc 04 au campus d’Aboudaou en train de préparer une Assemblée générale pour arrêter le planning des examens au niveau de la faculté de droit. Puis,un agent de sécurité s’est approché de moi en me menaçant de mort. Arrivé sur les lieux quelques minutes plus tard, tout en proférant des injures à mon encontre et me traitant de chien, le recteur m’a dit: dégage, dégage, vous êtes exclu ! Il a ensuite procédé au saccage de la sono avant de me pousser au mur. Puis l’agent de sécurité est intervenu en m’assénant un coup de coude sur le visage » raconte d’une voix pathétique Y.M.L. Ouadfel, en précisant qu’un médecin légiste lui a délivré un certificat médical d’incapacité d’une journée.

Du coup, les événements se sont accélérés pour se solder par le saccage et l’incendie de quelques bureaux du rectorat. En fin d’après-midi, le Conseil d’administration s’est réuni sous la présidence du recteur pour reconstituer les faits à même de situer les responsabilités.

La réunion sera sanctionnée par un PV, où deux enseignants, sans être nommément cités, y seront accusés d’avoir incité et soutenu les casseurs. Dans le même PV, il est clairement mentionné que les étudiants auteurs de ces actes de saccage au nombre de six seront exclus.

Les six étudiants soupçonnés d’être impliqués dans les actes de saccage du rectorat, comparaîtront aujourd’hui, devant le Conseil de discipline de l’université de Béjaia pour répondre des faits qui sont retenus contre eux.

Ils risquent d’être exclus définitivement de l’université ! Et pourtant ! Face au feu des critiques de part et d’autre depuis plus d’une semaine, le recteur de l’université de Béjaia a, à plusieurs reprises, nié avoir agressé cet étudiant, en réfutant en bloc les accusations portées à son encontre par la Coordination locale des étudiants.

La section syndicale des enseignants universitaires de Béjaia demande dans un communiqué publié avant-hier, mardi, au Conseil d’administration de l’université de lui présenter dans les plus brefs délais « des pièces matérielles » prouvant l’implication des deux enseignants cités dans le PV de ce Conseil.

A défaut, cet acte d’accusation pourrait provoquer un climat de« zizanie et d’instabilité » à l’université de Béjaia, met-on en garde, en préconisant la constitution d’un “comité de sage’’ pour sauver l’année universitaire.

Dans son communiqué la section syndicale des enseignants universitaires de Béjaia dénonce le recours à la violence sous toutes ses formes, en appelant le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à diligenter une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur les derniers événements à même d’identifier les parties impliquées.

Dalil S.

Partager