La ville suffoque

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«C’est devenu impossible pour nous, les habitants des quartiers de la périphérie, d’arriver à l’heure au travail. On n’a aucune autre solution que d’être patient », fulmine un automobiliste de la cité des 200 logements. Effectivement, tout le monde se plaint de ces embouteillages incessants au centre-ville, surtout que la ville de Boghni n’a aucune autre déviation afin d’éviter ces bouchons. De la pompe à essence jusqu’au centre-ville, il faudra patienter plus d’une heure. Dimanche, jour de marché hebdomadaire, il est presque impossible de se frayer un petit espace. « Nos enfants arrivent souvent en retard à l’école. Il faudra se lever très tôt, car c’est le calvaire dès sept heures et quart», ajoute un autre habitant d’Ichiouache. Depuis l’Indépendance, personne n’a pensé à ouvrir d’autres accès. Pourtant, nous dit ce natif de la ville, des possibilités existaient déjà quand on sait qu’il y avait des terrains vagues tout autour, alors qu’aujourd’hui le béton a avancé partout. Certes, la décision d’ouvrir un évitement à partir du CW128 et contourner ainsi la ville a été décidée depuis plus d’une année, mais à ce jour, le projet n’est qu’à ces premiers balbutiements. Si les automobilistes sont souvent pris dans ces files de voitures interminables, les habitants de la rue principale souffrent aussi bien des bruits des moteurs que de leur fumée. « Nous ne respirons que du gaz carbonique. Vous savez, de nombreuses personnes sont atteintes de maladies respiratoires. Ici, le niveau de pollution est des plus élevés peut être de toute la wilaya. Imaginez que des milliers de véhicules y transitent par cette seule route. Il faut que les responsables trouvent des solutions », estime un résident du centre-ville. Ces derniers jours, le nombre de véhicules a tellement augmenté que certains automobilistes, allant de Draa El-Mizan vers Boghni, évitent la RN30 pour éviter cette trappe, alors ils transitent par Frikat en passant par Bounouh et se retrouver sur les hauteurs de la ville. En définitive, il est à dire que nos villes sont devenues infréquentables en raison de tous ces embouteillages monstres qui s’y forment au quotidien, et ce, pour deux raisons essentielles, à savoir la vétusté du réseau routier d’une part, et le nombre de véhicules qui s’est multiplié par cinq voire plus.

Amar Ouramdane 

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